L’utilisation et le stockage des produits phytosanitaires font partie des activités qui peuvent présenter des risques notamment en termes de pollution et de santé pour les personnes travaillant dans l’exploitation agricole. Pour limiter les risques, rien ne vaut la mise en œuvre d’une démarche de prévention adaptée.
Il est important de prendre toutes les précautions pour prévenir le risque de pollution.
Stockage des produits : quelle est la marche à suivre ?
Créer un abri :
- Le local doit être situé à plus de 35 m des cours d’eau et 15 m des habitations, il est exclusivement réservé au stockage des produits phytosanitaires et fermé par au moins une clé.
- La ventilation doit permettre d’évacuer les vapeurs des produits. Une entrée et une sortie doivent être prévues à l’extérieur, à l’opposé sortant. Le sol doit être cimenté avec des rebords étanches sur 20 cm (béton). Un extincteur à poudre ABC doit être placé à l’extérieur.
- L’emballage d’origine est le seul dans lequel les produits phytosanitaires peuvent être conservés.
Utilisation des produits phytosanitaires, mode d’emploi
Lors de la phase de remplissage, 80 % des cas de pollution accidentelle sont dus à des débordements lors du remplissage du pulvérisateur. Voici les précautions à prendre :
En cas de renversement accidentel, une plate-forme de rétention étanche qui doit être :
- D’une surface au moins équivalente au volume de la cuve principale,
- Entourée par un rebord,
- Surélevée de manière à éviter le risque de recueil des eaux de pluie, équipée d’un bac de récupération,
En cas de retour de la bouillie dans le réseau de distribution, installer un système approprié, par exemple un clapet anti-retour permettant d’éviter tout retour d’eau contenue dans la cuve.
En cas de débordement de la cuve au moment du remplissage, des équipements facilitent la tâche durant cette étape délicate :
- Une jauge électronique qui coupe l’aspiration d’eau lorsque le volume d’eau sélectionné est atteint,
- Un volucompteur couplé à une vanne motorisée qui permet de vérifier précisément le volume d’eau introduit et coupe l’alimentation dès que le volume prédéfini est atteint.
Lors de la phase de traitement :
- Les zones non-traitées (ZNT) varient selon le produit utilisé (la distance ne peut pas être inférieure à 5 mètres et peut atteindre plus de 20 m).
- Vérifier impérativement la valeur minimum de ZNT d’un produit au moment de l’achat.
Opérer en tenant compte des conditions climatiques
Lors de la phase post-traitement : rinçage, vidange et nettoyage du pulvérisateur
- Pour un épandage aux champs : diluer le fond de cuve avec un volume d’eau claire au moins égal à 5 fois son volume.
- Pour le 1er fond de cuve, diviser la concentration par 100 par rapport à la bouillie initiale.
Il est également indispensable de limiter la probabilité de survenance d’accidents de personnes.
Parmi les tâches les plus génératrices de symptômes aigus, on retrouve le remplissage du matériel, son nettoyage, son entretien. Les incidents les plus exposants sont souvent liés à des ruptures ou à des fuites de tuyaux, des défauts de branchement et au débouchage de buses.
Rappel : on entend par ZNT, les cours d’eau, plan d’eau, fossés et points d’eau.
Quelques conseils simples à mettre en œuvre
- Au moment de la phase préliminaire au traitement : Chutes d’emballage au moment de la livraison et lors de la manipulation, depuis l’étagère, au moment du remplissage : • Éviter les gros emballages, • Prévoir des étagères profondes, • Avoir un accès sécurisé au trou d’homme du pulvérisateur.
- Au moment de la phase de préparation et du remplissage de la cuve : • Prévoir un plan de travail adapté, • Vérifier si le mélange est autorisé, • Respecter l’ordre d’incorporation des produits, • S’assurer de la présence d’un dispositif anti-débordement, • Utiliser des produits anti-mousse quand c’est nécessaire.
- Exposition avec les semences traitées et leurs poussières : • Porter des équipements de protection individuelle adaptés : gants nitrile, combinaison, écran facial, masque anti poussière. • Travailler en milieu aéré.