Le colza est une culture très exigeante vis-à-vis du soufre.
En situation de carence en soufre, les pertes de rendement peuvent s’élever à 10 ou 20 q/ha, et la qualité des graines peut également être dépréciée, avec -3 points pour la teneur en huile. « Si la fertilisation azotée fait régulièrement l’objet d’expérimentations, celle du soufre manque de données. Tous les essais datent des années 90 », a rappelé Terres Inovia, lors de sa journée régionale le 14 décembre, à Rennes (35).
Synergie azote et soufre
Au niveau physiologique de la plante, le soufre participe directement à la synthèse des acides gras et est un constituant des acides aminés soufrés. Il intervient également dans la photosynthèse et permet une meilleure valorisation de l’azote. La quantité de soufre dans le sol est élevée mais essentiellement sous forme organique (humus). Son absorption par la plante dépend donc du processus de minéralisation, variable selon le type et la structure du sol. En effet, le soufre ne peut être absorbé par la plante que sous la forme sulfate (SO42-). À l’automne, la minéralisation est suffisante pour couvrir les besoins. Mais ces derniers, de l’ordre de 200 kg SO3/ha, soit 5,5 kg SO3 par quintal de graines produites, deviennent importants au printemps dès le début de la montaison, à un moment où la minéralisation du soufre organique est encore lente dans le sol.
+ 3,4 q/ha
Les essais ont néanmoins montré que des apports de 75 kg de soufre sous forme de sulfate de magnésie ou de sulfate d’ammoniaque au stade C2 – D1 (début montaison) permettent un gain de 3,4 q/ha en moyenne. « Aussi, nous recommandons un apport systématique de 75 kg SO3/ha au printemps, avec le 1er ou 2e apport d’azote. Cette pratique est payante 8 années sur 10 », insiste l’organisme technique.