Se lancer dans la MAEC sol

17 agriculteurs bretons ont choisi de s’engager dans une Mesure agro-environnementale et climatique (MAEC) sol.

L’agriculture de conservation a désormais sa propre mesure agro-environnementale et climatique (MAEC), pour encourager les producteurs qui le souhaitent à adopter des techniques d’implantation de culture directement dans le sol sans travail au préalable du sol. Jean-Philippe Turlin, conseiller à la Chambre d’agriculture de Bretagne et pilote depuis de nombreuses années du semis direct, rappelle les contraintes à respecter lors de la signature de cette MAEC, dont la durée est de 5 années.

Respecter l’IFT de son bassin versant

La mesure demande que l’indice de fréquence de traitement (IFT) respecte les IFT de référence calculés sur chaque bassin versant. « Une des difficultés se présente quand des ray-grass résistants sont présents, ce qui augmente les indices. Le problème se pose moins sur dicotylédones », insiste le conseiller. En optimisant les conditions d’application d’une solution herbicide ou de protection des plantes, les doses à l’hectare pulvérisées peuvent facilement passer à 70 % de la dose homologuée. Il convient alors d’être vigilant aux conditions d’hygrométrie, d’amplitude thermique.

Les fortes contraintes imposées pour l’obtention des 163 €/ha, plafonné à 9 000 €/UTH, exigent une rigueur dans le report des interventions dans un registre parcellaire. Tout doit y être noté. « La cible d’un produit phytosanitaire doit y être précisé : la dose homologuée peut différer suivant la cible visée », rappelle Denis Lebossé, animateur du groupe TCS du Morbihan.

Du côté du travail du sol, cette MAEC oblige progressivement à passer à un semis direct pur. « La 1re année, 40 % des surfaces engagées doivent être implantées directement, pour passer à 100 % en 5e année. Les itinéraires utilisant le strip-till sont toutefois possibles. Dans le cas où des techniques culturales simplifiées (TCS) sont utilisées, l’agriculteur doit réfléchir à un abandon de ce léger travail du sol pour les dernières années de la mesure ».

La terre des parcelles entrant dans le dispositif doit être analysée en 1re et 5e année, à raison d’une analyse pour 20 ha. Une analyse de surface, mesurant les taux de carbone organique et l’azote total, est complétée par une analyse à 20-30 cm. « Des éléments obligatoires doivent être présents, comme la granulométrie, les taux de carbone organique, la teneur C/N et le coefficient de minéralisation, l’analyse chimique en CacO3, pH, P2O5, K2O, MgO. Il faut bien insister sur la mesure de la densité apparente, pas toujours réalisée sur les analyses simples », insiste Jean-Philippe Turlin.


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