À l’éleveur de bénéficier de la valeur « pâturage »

Le pâturage répond aux attentes des consommateurs en termes de qualité du lait et de bien-être des animaux.

La qualité « sociétale » du lait pourrait-elle être une piste de valorisation pour les producteurs ? C’est une question qui a été mise sur la table et débattue lors de la journée départementale laitière FDSEA et JA 35, le 30 janvier à Rennes. « Un socle de base est attendu par les consommateurs : prix, praticité, sécurité, goût. Mais au-delà, ils demandent que les éleveurs progressent sur les questions sociétales comprenant la composition du lait, le bien-être animal, la question des OGM… », a souligné Cécile Le Doaré, du Cniel, interprofession de la filière laitière.

Sous la pression de la société, « les distributeurs et grands comptes français « se cherchent » sur ce qu’ils sont en mesure d’exiger. Leur besoin de maintenir un approvisionnement compétitif et en quantité suffisante reste un enjeu. » Mais, « les réponses en cours des autres pays laitiers sur ces questions sociétales vont être rapidement déterminantes. »

15 ares accessibles pour le « Lait de pâturage »

En France, une première étape a été franchie en juin dernier avec la création de l’association « Lait de pâturage » qui vise à faire reconnaître cette pratique dans le produit final. Un logo associé à la marque a été déposé. « Les éleveurs volontaires pour entrer dans cette démarche devront afficher 15 ares accessibles, pour 150 jours de pâturage en moyenne. Les entreprises qui souhaitent utiliser ce logo devront obligatoirement apporter un bonus à l’éleveur qui sera noté sur une ligne à part des factures », précise Marcel Denieul, président de l’association.

Pour le moment, les entreprises laitières affichent une certaine frilosité à se lancer, attendant de voir comment le pâturage va s’inscrire dans le plan de filière lait. « Ce logo pourra aussi être utilisé pour la commande publique qui valorise actuellement très mal le lait… » La démarche vise aussi à faire réfléchir les producteurs pour que dans leurs choix techniques ils n’oublient pas le pâturage. L’exemple de la filière œufs, contrainte d’aller vers l’abandon des cages, est présent dans les esprits.

Meilleur profil en matières grasses du lait

En augmentant la part d’herbe dans la ration, on accroît la valeur nutritionnelle des matières grasses du lait. « L’amélioration est rapide et commence dès 30 % d’herbe dans la ration », note Catherine Hurtaud, de l’Inra. Pourquoi ne pas différencier cette qualité ? « Aller plus loin dans les analyses du lait de nos tanks pourrait nous permettre de mieux valoriser notre produit », a souligné Frédéric David, président de la section laitière à la FDSEA 35. Le laboratoire interprofessionnel MyLab qui réalise déjà de nombreuses analyses avec une traçabilité garantie des échantillons pourrait permettre de réaliser cette différentiation « pâturage » (ou d’autres) en réduisant les coûts d’audits. Une piste…

Suivi territorial de l’alimentation des vaches

Pour avancer sur la thématique de l’alimentation, le Cniel a participé à la mise en place d’un observatoire en lien avec les organismes de contrôle de performances et l’Idele. « Un outil technique (Res’alim) a été mis au point, permettant de caractériser et de suivre en temps réel l’alimentation des vaches laitières ainsi que l’évolution des pratiques de terrain pour l’ensemble des territoires de France. Avant, il fallait attendre 3 ans pour avoir ces données d’alimentation. Aujourd’hui, on peut connaître celles de la semaine dernière et ainsi partager des éléments de conjoncture ou climatiques avec les transformateurs », présente Cécile Le Doaré.


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