Au vent du globe

Arkéa et Paprec s’associent pour courir le prochain Vendée Globe. Le groupe coopératif et mutualiste et le spécialiste du recyclage vont accompagner le jeune skipper Sébastien Simon dans cette formidable aventure humaine et sportive. Cap sur 2020 !

C’est l’histoire d’un gamin des Sables d’Olonne passionné de voile. Un virus transmis par son père lors des croisières estivales sur le bateau familial. À chaque départ de Vendée Globe, à chaque arrivée de cette course mythique, Sébastien Simon est là, sur les pontons, pour admirer bateaux et coureurs. Avec, dans un coin de la tête, ce rêve un peu fou : participer un jour à cette épreuve magique. Faire partie de ces marins dont les posters ornaient les murs de sa chambre d’enfant.

Déterminé, le garçon emprunte la filière classique et navigue d’abord en dériveur. Après avoir fait ses armes en Optimist, il se tourne vers la série du 420. Et décroche une médaille de bronze au Championnat du monde en 2013. Pas question pour autant de laisser tomber les études, Sébastien suit en parallèle un cursus d’ingénieur en structures et composites à l’école ENSCBP de Bordeaux.

Fin 2013, il décide de se présenter aux sélections du Challenge Bretagne-CMB. Ouverte aux jeunes de moins de 25 ans, cette filière de détection et de formation à la course au large, financée par le Conseil régional et le Crédit Mutuel de Bretagne, constitue un excellent tremplin pour tout marin envisageant une carrière de skipper professionnel. Outre un bateau, un préparateur et un budget pour courir sur le circuit Figaro, le lauréat profite d’une formation complète dispensée par Pôle Finistère Course au large, la pépinière à champions de Port-la-Forêt. Sébastien ne laisse pas passer sa chance. Il s’impose en finale et intègre le team Bretagne-CMB.

Un solitaire très entouré

Dès sa deuxième saison sur le très disputé circuit Figaro, le jeune homme démontre toute l’étendue de son talent en remportant une étape de la Solitaire du Figaro, devant un certain Yann Eliès. Infatigable metteur au point, Sébastien aligne les milles à la barre de son bateau, teste de nouvelles voiles, peaufine tous les réglages. Et le travail paie. En 2017, il décroche ainsi deux podiums d’étape sur la Solitaire et termine à la troisième place du Championnat de France de course au large, à égalité de points avec le deuxième. Devenu une valeur sûre de la classe Figaro, Sébastien n’en a pas pour autant remisé aux oubliettes ses envies de grand large et son désir de course autour du monde en solitaire et sans escale.

« En début d’année dernière, j’ai échangé avec Jean-Pierre Denis, le président d’Arkéa et du CMB qui m’accompagne depuis mes débuts professionnels. Je lui ai fait part de mon intérêt pour le Vendée Globe. Il m’a alors proposé de me présenter Sébastien Petithuguenin, le directeur général de Paprec ». Spécialiste du recyclage et de la valorisation des déchets, cette entreprise, dont Arkéa est actionnaire, possède une solide expérience du Vendée Globe auquel elle a participé à quatre reprises aux côtés du skipper Jean-Pierre Dick.

[caption id= »attachment_32662″ align= »aligncenter » width= »720″]Acteurs-projet-Arkea-Paprec Les acteurs du projet Arkéa-Paprec : Jean-Pierre Denis, président du Groupe Arkéa et du CMB, Sébastien Simon, skipper, Vincent Riou, directeur technique et Sébastien petithuguenin, directeur général de Paprec.[/caption]

Un ancrage régional

La rencontre a lieu durant l’été. Entre les trois hommes, le courant passe. Petit à petit, l’idée du co-partenariat Arkéa-Paprec voit le jour. Et le dossier se structure. Sébastien fait ainsi appel au Loctudiste Vincent Riou, vainqueur du Vendée Globe en 2004, pour assurer la direction technique du projet. « Vincent à une énorme expérience de la construction et du pilotage des bateaux de cette taille. C’est quelqu’un avec qui je m’entends bien à terre, comme sur l’eau (associés, les deux marins ont terminé deuxièmes du dernier Tour de Bretagne à la voile). Il y a une vraie dimension “transmission de savoir-faire” dans notre association ».

Mardi, lors d’une conférence de presse organisée à Paris, les différents acteurs de ce défi sportif, humain et technologique ont levé le voile sur leur projet. Dessiné par Juan Kouyoumdjian, architecte franco-argentin de renom, le bateau Arkéa-Paprec sera construit au chantier CDK, à Port-la-Forêt. Quant aux calculs de structures, ils seront réalisés par Gsea Design, bureau d’études implanté à Lorient. Une dimension régionale chère à Jean-Pierre Denis et qui devrait encore se renforcer avec « la création d’un club de partenaires réunissant les belles entreprises du territoire ».

Des étoiles plein les yeux, Sébastien s’efforce de garder les pieds sur terre. « Je mesure ma chance d’avoir aujourd’hui un projet de cette envergure avec de tels partenaires. Pour moi, tout s’est parfaitement enchaîné. J’ai vraiment l’impression d’avoir une bonne étoile. Et je suis d’ores et déjà convaincu que j’aurai le plus beau bateau au départ de Vendée Globe, en novembre 2020 ! » Ce sera alors à son tour de nous faire rêver.


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