Dans la lutte contre l’apparition de mammites ou la présence de leucocytes, la génétique a un rôle non négligeable à jouer. Exemple chez Philippe Gueguen à Ploéven (29).
Installé il y a une quinzaine d’années, Philippe Gueguen élève aujourd’hui un troupeau classé 7e au palmarès des meilleurs élevages en index « santé mamelle », édité par Prim’holstein France. 0,69 d’index moyen au bilan génétique 2012 pour ses 45 laitières. Avec un niveau plus élevé chez les jeunes animaux, traduisant l’orientation donnée par l’éleveur à la sélection. « Je suis le premier surpris », avoue Philippe. « J’ai repris un troupeau dans la moyenne, à mon installation. Au niveau du choix des taureaux, je n’ai jamais cherché les index de production élevés ou sélectionné sur la taille des animaux. Par contre, je mise beaucoup sur les index fonctionnels depuis leur apparition ». Le pointage moyen à l’Upra est à peine dans la moyenne départementale : 81,1 contre 81,7. « Je ne suis pas un passionné de génétique. C’est, paradoxalement, la raison pour laquelle j’ai adhéré à l’Upra il y a 4 ans. Pour avoir un avis extérieur ».
Cellules dans les clous
[box type= »shadow » align= »alignright » class= » » width= »250px »]L’exploitation en bref : 337 000 litres, 312 places d’engraissement de porcs, 1 UTH, 63 ha SAU dont 16 ha de maïs, 16 ha d’herbe et 30 ha de céréales (3-4 ha autoconsommés)[/box]Une visite du troupeau confirme les dires de l’éleveur. Pas de vaches à concours dans l’étable. Un peu d’hétérogénéité dans les gabarits. Ici, la beauté est intérieure, dans les gènes. « Je recherche une vache capable de vieillir, facile à traire et sans problème ». L’éleveur travaille à 90 % avec les taureaux d’Evolution. « J’achète quelques doses extérieures chaque année, sur les conseils du technicien Upra. L’an prochain, je testerai les semences sexées sur génisses ». L’objectif semble atteint : les vaches produisent 8 500 litres (contrôle laitier) avec un niveau de cellules en baisse constante ; « Le troupeau était bien plombé il y a quelques années ; je suis toujours dans les clous actuellement, autour de 200 000 cellules. Il y a bien moins de mammites et surtout, pas de récidives ni de traitements lourds ». Pour l’éleveur, pas de doute, le niveau génétique y est pour quelque chose même si, par ailleurs, il accorde beaucoup d’importance à l’hygiène de traite et à la qualité de la litière.
Index vitesse de traite
Au niveau de la traite, Philippe Gueguen effectue un prétrempage des trayons, avant de les sécher avec une lavette individuelle. « Je m’occupe des 10 vaches avant de brancher la première, pour les conditionner ». Un trempage des trayons est effectué après la traite. L’index « vitesse de traite », à -0,01, est inférieur à la moyenne (+0,03). « Je n’accorde pas d’importance à ce critère ». Les vaches sont bloquées pendant une heure sur l’aire d’exercice, après la traite. L’aire paillée n’est accessible qu’après ce laps de temps ; les sphincters ont le temps de se fermer.
Activateur dans la litière
L’aire paillée est fermée du 15 avril au 1er novembre environ. En période hivernale, 5 kilos de paille, par vache, sont répartis à la pailleuse quotidiennement. La litière accumulée est sortie deux fois par an. L’objectif est de vider l’étable seulement une fois dans l’année. « J’épands un activateur biologique une fois par semaine. Le démarrage du processus est assez long, alors autant essayer de n’avoir à le faire qu’une fois dans l’année ». Depuis l’utilisation de ces bactéries, le fumier monte moins en température et les quantités à épandre sont plus limitées. L’éleveur ne prend plus la température du fumier « Je l’ai fait pendant longtemps. Cela m’a permis de prendre de bonnes habitudes. Aujourd’hui, je pratique toujours de la même manière ce qui m’évite de la contrôler ».
Les vêlages ont lieu toute l’année. Les vaches saines sont taries pendant 6 semaines ; celles qui ont des leucocytes, pendant 8 semaines. « Je vais essayer de supprimer les traitements mammaires avec antibiotiques au tarissement. Pour faire des économies et pour aller dans le sens de la baisse générale médicamenteuse ». Au niveau alimentaire, le système est classique, basé sur un système maïs-herbe.