Le 20 février 1971, la Grande-Bretagne se prépare à entrer dans l’Europe continentale

Dans les archives de Paysan-Breton,

Le 15 février a été une journée historique pour les Anglais : la vénérable livre sterling, qui valait jusqu’ici 20 shillings et le shilling 12 pences, a été divisée en 100 pences comme le dollar vaut 100 cents et le franc français 100 centimes. La Grande-Bretagne abandonne la division duodécimale pour entrer dans le système métrique et se préparer ainsi à entrer dans l’Europe continentale où les « six » du Marché Commun viennent de se mettre d’accord à Bruxelles pour réaliser, en 10 ans, l’union économique monétaire.

Jusqu’ici, pour les visiteurs du royaume de Sa Gracieuse Majesté, la monnaie anglaise était un véritable casse-tête : à part les Anglais eux-mêmes et peut-être les « Johnnies » de Roscoff qui savent s’occuper de leurs oignons, les Français, et bien d’autres, quand ils arrivaient jusqu’ici sur le sol britannique, même s’ils connaissaient la langue de Shakespeare, se perdaient dans les problèmes du change et les équivalences du franc et du shilling.

Avec le shilling à 66 centimes, le six pences ou 1/2 shilling à 33 centimes et le demi penny à 0,25, essayez donc de payer deux tasses de thé dans un pub avec un billet français de 10 francs et de vous rendre compte, avec la monnaie anglaise qu’on vous rend, si l’on a bien respecté le tarif. J’en connais qui, dans le doute, ont préféré ne pas compter.

Désormais, ce sont les Anglais qui vont patauger, pendant quelque temps au moins, dans notre système décimal. Mais au pays des « businessmen » où « times is money » (le temps, c’est de l’argent), il faut se dire qu’ils ne tarderont pas à s’adapter et que venus les derniers au système décimal, ils s’efforceront, comme à Fontenoy, de tirer les premiers… leur épingle du jeu.


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