Des agriculteurs se sont rendus devant les préfectures de la Région pour dénoncer les accords entre l’Union européenne et les États d’Amérique du Sud. « Une catastrophe pour notre agriculture », estiment-ils.
« Le président Macron est soit notre défenseur, soit notre ennemi ». Ces mots, proclamés par Stéphane Cornec, président des Jeunes Agriculteurs du Finistère, résument la situation. Un mouvement national s’est tenu cette semaine devant les préfectures du pays, pour dénoncer le Mercosur, traité économique entre l’Europe et l’Amérique du Sud. Suite aux États généraux de l’alimentation, les syndicalistes ne comprennent pas « cette incohérence. On nous parle circuits courts, de montée en gamme. Les agriculteurs veulent vivre de leur métier, et ce n’est pas en faisant entrer de la viande d’autres pays que l’on va maintenir nos élevages », note Hervé Denis, producteur de viande bovine, devant la préfecture de Quimper (29), mercredi 21 février.
Introduire de manière illégale
Ce que les organisateurs ne supportent plus, c’est l’arrivée sur le territoire européen de viande « OGM, avec des hormones de croissance, ou avec des antibiotiques interdits en France. En volaille, le Mercosur fera entrer 80 000 t de marchandise supplémentaire, la viande bovine augmentera, elle, de 70 000 à 99 000 t », chiffre Thierry Marchal, de la FDSEA. Les filières bovines et avicoles seront les plus impactées par ce traité.
À l’heure où l’origine des viandes est scrupuleusement scrutée par le consommateur, les responsables rappellent que « le consommateur doit savoir ce qu’il achète. Il y a déjà eu assez de scandales
alimentaires, comme le fipronil dans les œufs. Ce traité est la porte ouverte à d’autres problèmes sanitaires », concluent-ils. En Europe, l’ensemble de la filière représente 300 000 salariés, le syndicat demande que chaque contingent octroyé prendra en compte la capacité d’absorption de la filière.