Par ici la monnaie

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Le relèvement de 10 % du seuil de revente à perte des produits alimentaires, prévu par la future loi issue des États généraux de l’alimentation, risque fort de décevoir les agriculteurs et de mécontenter les consommateurs. D’abord parce que le gouvernement ne parle pas d’augmentation de prix agricoles mais d’augmentation de prix des produits alimentaires. La nuance est d’importance. Parmi les produits visés par l’augmentation des prix de 10 % figurent ainsi les boissons et autres produits alimentaires qui contiennent très peu de produits agricoles.

Et quand bien même ils en contiennent, le retour financier ne se fera pas vers les agriculteurs car ils n’en sont pas les producteurs. D’autant plus, qu’aucun mécanisme de retour des marges supplémentaires dégagées par la grande distribution n’est pour l’instant prévu par la future loi. De même, vendre 10 % plus cher du jambon fabriqué à partir de cochon espagnol n’aura qu’un effet incertain sur le marché de Plérin.

De l’autre côté de la caisse, le consommateur devra débourser plus par caddy. En se basant sur une « étude d’impact» réalisée par l’Assemblée nationale, UFC-Que Choisir a calculé que ce dispositif d’encadrement des prix entraînera une facture supplémentaire jusqu’à 177 € par ménage. C’est-à-dire autant de « sur-marge » pour la grande distribution ? Oui, dit Michel Édouard Leclerc qui s’est très rapidement montré hostile à ce projet de loi. Oui, répond aussi Alain Bazot, président UFC-Que-Choisir, qui rappelle qu’avec la loi Galland, dont l’objectif était similaire, « l’inflation des produits alimentaires avait été 8 points plus élevée en France que dans les autres pays d’Europe de l’Ouest, tandis que les marges de la grande distribution avaient, elles, augmenté de près de 54 % ».


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