Jeudi 25 janvier, la Chambre d’agriculture organisait Regards croisés, débat annuel. Les invités se sont interrogés sur l’éventualité d’une région dédiée à l’agriculture bio. Le développement de l’agriculture biologique est tiré par l’évolution des habitudes des consommateurs. « En France, en 3 ans, le bio est passé de 3 à 4,5 % de parts du marché alimentaire », rapporte Pascale Hébel, directrice du département « consommation » du Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie). La tendance est clairement à la hausse. « Mais notre agriculture biologique ne couvre que 70 % de cette demande. Nous avons besoin de produire plus… » Surtout que ce changement devrait s’accentuer : les jeunes générations « ont compris et intégré l’enjeu du changement climatique », sensibilisées à l’environnement dans les programmes scolaires depuis une dizaine d’années. Consommateurs, ils sont dans une recherche de « correction écologique » à travers leurs comportements et choix. Nouveau également en France, l’approche nutrition avec l’idée de « mettre de la santé dans l’assiette ». « Compliqué en porc » Mais répondre à ces besoins croissants n’est pas chose aisée, semble expliquer Paul Auffray, vice-président de la Chambre d’agriculture. « En porc par exemple, le cahier des charges bio est exigeant. Pour se convertir, il faut tout revoir : bâtiments, génétique, alimentation… C’est très difficile de se lancer sans un engagement contractuel long de la part de l’aval. » Le Costarmoricain, président de la Fédération nationale porcine (FNP), est ainsi revenu sur le récent Plan de filière : « Le bio représente 0,5 % du porc français. Ce n’est pas suffisant face à la demande. Notre Plan prévoit d’arriver à 5 % en cinq ans, un objectif très optimiste… Raisonnablement, cela prendra probablement 10 ans. Mais avant d’élever davantage de cochons en AB, il faut une…
Quelle place pour le bio en Bretagne demain ?