Mise en fonctionnement à la fin des années 1990, l’unité de méthanisation luxembourgeoise de Severin Boonen permet un complément de revenu important à l’heure où la conjoncture laitière est difficile.
20 années pour 60 kW de puissance, telle est la particularité de l’unité de méthanisation de Severin Boonen éleveur laitier, une des premières installations réalisées au Luxembourg. Cette installation permet à l’éleveur de prendre un tournant dans son système de production, son exploitation étant dédiée exclusivement à l’élevage au sens strict avant l’aboutissement de ce projet.
Cette diversification produisant de l’énergie sous forme électrique est revendue 115 €/Mwh. La chaleur produite par l’unité de méthanisation est utilisée pour le chauffage de l’habitation familiale grâce à un récupérateur de chaleur, ainsi que pour la salle de traite en hiver pour un gain de confort, lors de la traite des 90 Prim’Holstein que compte l’exploitation située sur la commune de Elvange au nord du Luxembourg.
Le méthane dans un grenier
20 ans après le lancement de la production, l’installation n’a que peu évolué et quelques entretiens basiques et autres contrôles sont effectués chaque année pour un maximum de sécurité et une optimisation du produit final. Le plus gros investissement a été le remplacement du bol de réception pour un montant de 8 000 €. Ce que l’on pourrait qualifier de petite installation permet néanmoins d’apporter un revenu supplémentaire qui se chiffre à hauteur de 10 000 €/an, montant non négligeable en temps de conjoncture laitière très volatile.
L’installation de biogaz est rentable à l’heure actuelle, ce qui permet à l’éleveur de s’assurer d’un revenu annuel par un travail peu coûteux en main-d’œuvre. Le méthane produit est propulsé dans une poche située dans un grenier de hangar. La contrainte de la place est importante, un agrandissement de la structure serait complexe. Grâce à un système de générateur, le gaz est transformé en électricité qui se dirige en partie vers le réseau public, le reste est conservé par les éleveurs pour leurs consommations personnelles.
[caption id= »attachment_32693″ align= »aligncenter » width= »720″] L’exploitation se trouve dans une région très enherbée.[/caption]
L’équilibre par l’incorporation de pain
Au niveau des matières premières entrant dans la ration, l’exploitant accorde chaque jour 30 minutes à la préparation des composants capables de satisfaire les besoins du digesteur. Ces ingrédients incorporés sont composés de maïs ensilage, de fumier peu pailleux, de déchets de meunerie ou encore de pain. Ce dernier a la particularité d’apporter de l’énergie pour équilibrer les besoins de l’unité.
Le digestat est épandu sur les terres de l’élevage, pourvues de nombreuses parcelles enherbées, afin de nourrir le troupeau. L’avantage d’avoir des surfaces enherbées pour l’alimentation des bovins permet d’épandre sans problème l’ensemble du digestat collecté.
Garantir des prix rémunérateurs
Guillaume Leziart, étudiant en BTS PA au lycée agricole du Nivot
[caption id= »attachment_32701″ align= »alignleft » width= »163″] Guillaume Leziart, étudiant en BTS PA au lycée agricole du Nivot.[/caption]