Dans les archives de Paysan Breton :
« On tuait le veau gras, et on faisait la noce. » Et la vache disait : « ça va bien! ca va bien ! Ces gens qui retrouvent leur gosse commencent par tuer le mien. » Ce texte de Tristan Bernard, à propos d’un projet des services de la Commission européenne visant à accorder une aide à l’incorporation de butter-oil dans les
aliments pour veaux.
Déjà les fabricants d’aliments pour animaux peuvent incorporer, grâce à une aide la CEE, du lait en poudre partiellement écrémé, c’est-à-dire des matières grasses, dans la nourriture pour les veaux. Mais cette action n’a pas rencontré un vif succès et ne se révèle donc pas suffisante. D’où l’étude du projet ci-dessus, déjà suggéré par la concurrence il y a quelques mois.
Je vois d’ici la tête de Mamm-Goz (1) ! Elle doit penser qu’on marche sur la tête décidément. Oui, comme le dit Tristan Bernard, c’est qu’apparemment à Bruxelles aussi « ça va bien, ça va bien ! »… Les veaux de demain
seront gras… Là où le Paysan se gratte quand même la tête, c’est lorsqu’il considère tout le mal qu’on se donne pour traire deux fois par jour, 365 jours par an, pour transporter ensuite le lait à l’usine, pour contrôler son taux de matières grasses, pour l’écrémer, pour le transformer en beurre… etc., et finalement tout ça pour réincorporer donc bientôt ce beurre au lait écrémé…
J’entends déjà les vaches meugler : « Bourreaux d’enfants ! C’était bien la peine de sevrer mon fils si tôt ! » D’ici qu’elles en appellent à Brigitte Bardot…!
Le Glazig
(1) Grand-mère
