Selon les groupements de producteurs historiques, l’appétence de la grande distribution pour le bio conduit à l’émergence d’une bio à deux vitesses. Carrefour et Leclerc ont communiqué leur intention d’ouvrir des centaines de magasins bio spécialisés en France. Deux enseignes opportunistes, en recherche de relais de croissance, qui regardent avec envie un commerce dont le développement s’accélère en chiffre d’affaires et en parts de marché (+ 28 % en volume et + 33 % en valeur pour le porc bio en 2017). « Le porc bio pourrait connaître les poussées de fièvre qu’a connues le lait bio. Mais doit-on s’évertuer à produire pour la grande distribution ? », interroge Julien Sauvée, de la Frab. En d’autres termes, comment gérer la montée en puissance de cette filière par rapport à un marché très demandeur mais petit. Boris Jeanne, chez Unébio, estime que, « tout en tirant les leçons du passé », il faut chercher à diversifier ses réseaux de distribution. « Les GMS sont un débouché incontournable pour que le bio soit accessible à tous. Nous ne nous interdisons pas de travailler avec des enseignes mais pas à n’importe quelles conditions. En 20 ans de partenariat avec Auchan, ils n’ont par exemple jamais négocié le prix… » Lien au sol et intégration interdite Antoine Forêt, de Bio Direct, prend du recul. Il pense que la pression des grandes surfaces « va malheureusement mener vers une bio basée sur deux cahiers des charges distincts demain. Des groupements comme le nôtre s’arment déjà pour proposer une bio+… » Jérôme Jacob, chez BVB, confirme : « Nous livrons 4 000 porcs par an, 8 000 dans deux ans. Pour protéger notre marché, nous nous appuyons déjà sur des exigences un peu plus fortes que le cahier des charges européen sur des points tels que le lien au sol, l’autonomie alimentaire, les tailles d’élevage… Nous n’avons…
Consommation : vers une bio + et une bio –