La Frab et les Gab ont organisé des débats axés sur la dynamique de la filière lait bio, en France comme à l’étranger.
Pour Yves Coadou, administrateur au Gab 29, il est impératif de « bien poser les cale-pieds pour éviter les dérapages. Tout le monde se pose des questions ». Cette introduction à une soirée-débat organisée par les réseaux Gab et la Frab montre une certaine prudence quant au développement de la production de lait biologique dans la région. « Pour gagner de la dynamique, il faut aussi garder de la rémunération », ajoute-t-il.
Exemple des voisins européens
Les disparités de production sont fortes au sein même de l’Union européenne. Ainsi, « 1,3 % de la production de lait belge est biologique, contre 15 % pour l’Autriche. La France, située au 5e rang du continent durant les années 2010 à 2012, s’est depuis hissée au second rang de la production européenne », chiffre Niels Bize, chargé de mission pour les filières animales bio à la Frab.
Chez nos voisins allemands, « le pays a connu une forte croissance de sa production jusqu’en 2002, puis une stagnation. La période 2012 à 2015, avec des prix bas en conventionnel, a poussé les conversions ». Des labels supplémentaires, comme le lait de foin, le lait de prairie ou le sans OGM font leur apparition. « Il faut être prudent de notre côté. La grande distribution s’est accaparée le bio, ils vont nous pousser vers un lait spécifique. À nous de déjà bien sécuriser notre cahier des charges », insiste Yves Coadou. Du côté de chez Biolait, on préfère « travailler sur la traçabilité alimentaire des vaches laitières, avec un choix de ne plus utiliser de concentrés à base de graines importées. On est attendu par le consommateur », pense Erwan Le Roux, producteur à Rosnoën et administrateur chez Biolait.
Le cahier des charges danois impose aux producteurs « un pâturage du 15 avril au 1er novembre, avec une obligation de sortir les vaches 6 heures par jour ». Cette contrainte fait réagir la salle : « Oui, mais sur quelle surface ? Les animaux pâturent-ils sur une surface égale à un timbre-poste ? ». Le petit pays scandinave affiche une SAU moyenne par exploitation de 200 ha, pour un troupeau moyen de 170 vaches laitières, produisant chacune 9 214 kg de lait par an… L’export est un marché important pour le Danemark, 50 % de la production (soit 250 millions de litres) approvisionne l’Allemagne ou encore la Chine sous forme de poudre de lait.