Doux : qui sont les responsables ? Quelles sont les solutions ?

doux-chateaulin-terrena - Illustration Doux : qui sont les responsables ? Quelles sont les solutions ?
Malgré le dépôt d’un dossier de reprise du groupe agroalimentaire ukrainien MHP, l’avenir s’assombrit pour les 1 200 salariés et les 270 éleveurs du groupe Doux. Pour Bruno Demeuré, éleveur et président de la Coordination Rurale du Finistère, il est temps de prendre des mesures radicales.

Communiqué Coordination Rurale du 13 mars 2018

La co-gestion fait son œuvre

En 2016, lors de la reprise du groupe Doux par Terrena, les administrateurs étaient obnubilés par le chiffre d’affaire, sans penser à une stratégie à long terme. Pour Bruno Demeuré : « Voilà une illustration des conséquences de la cogestion. Ce sont les mêmes personnes que nous retrouvons à la tête du vieux syndicat et des coopératives. Ils vantent le tout-export, mais comment lutter contre des pays qui n’ont pas les mêmes normes et les mêmes charges que nous ? ». Désespéré il poursuit : « Ce sont les agriculteurs et les ouvriers qui payeront la note. Les responsables, eux, paraderont dans les salons et continueront à chuchoter à l’oreille des politiques. »

Marché européen, exception agriculturelle et régulation

Construit à une époque où le savoir-faire Français était valorisé, le groupe a été mis à mal par la concurrence de pays émergents et leur dumping social, environnemental et monétaire. « Aujourd’hui la France importe près de 50 % des poulets consommés. Commençons par reconquérir le marché européen » propose Bruno Demeuré qui a conscience que cela doit se faire de pair avec d’autres solutions : « A l’heure où les États-Unis pensent à remettre des droits de douane pour endiguer les importations des pays qui usent et abusent de ces distorsions de concurrence, béatement nous continuons à suivre les règles de l’OMC alors que nous savons pertinemment que les dés sont pipés. »

Il faut donc protéger l’agriculture en instaurant l’exception agriculturelle, à l’image de l’exception culturelle que la France a su défendre et obtenir en 1994. Tout ceci doit-être complété par une régulation de la production qui rééquilibrera le rapport de force entre les agriculteurs et les industriels.


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