En visite dans le Finistère, le porte-parole national de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel, a écouté le message des paysans du département.
« Le cœur de notre message est d’apporter des signes positifs à l’échelon national », résume Joël Kerglonou, de la Confédération paysanne, lors de la visite de Laurent Pinatel, porte-parole national, venu passer la journée en Finistère à l’occasion de l’assemblée générale du syndicat. En prenant exemple sur l’activité de paysans de la mer et de la terre, les organisateurs ont voulu illustrer les problématiques auxquelles les producteurs sont confrontés. « Nous avons beaucoup d’interrogations, notamment pour les agriculteurs qui ont fini de rembourser leurs emprunts bancaires, et à qui il reste une quinzaine d’années à faire. D’autres investissements sont nécessaires, afin de réduire la pénibilité au travail. Nous n’avons que peu de visibilité en lait, et le frémissement des prix n’offre toujours pas de souplesse dans les trésoreries ». Cette 2e partie de carrière peut conduire à de la résignation. « Pour continuer, nous devons être attractifs », pense le Finistérien.
Une montée en gamme possible
Les États généraux de l’alimentation orientent la production vers une montée en gamme, « ce à quoi nous adhérons. Cette montée en gamme ne sera possible qu’en se basant sur le savoir-faire du tissu dense de ferme, en donnant des perspectives pour récupérer la valeur ajoutée ». La crainte d’un changement de configuration des fermes plane : « Nous ne voulons surtout pas en arriver au modèle danois, où des managers apportent des capitaux ». Du côté de la fixation des prix, le syndicaliste opte pour « la prise en compte de l’épuisement professionnel, avec des coûts de production qui doivent inclure le coût de remplacement d’une journée par semaine. C’est notre côté humaniste »
Prévoir la surproduction
Le gênant et imposant stock de poudre de lait, estimé à 400 000 t, pose problème. « Ces stocks se dégradent, certains tonnages ont même deux ans de vie, mais cela ne préoccupe pas le monde laitier : chacun regarde ses valorisations, et les sous-produits sont facturés aux paysans », estime Joël Kerglonou, qui conseille la prévention plutôt que la gestion de crise. « Il aurait mieux valu faire des prévisions ou des simulations très fines, quitte à débrayer la production laitière pendant 3 ou 4 mois ».