Avec une qualité de l’eau qui ne cesse de s’améliorer en Bretagne suite aux efforts financiers et environnementaux des agriculteurs, ces derniers demandent que la Directive nitrate 6 qui va bientôt entrer en vigueur soit le prolongement de la dernière sans en rajouter. Les services de l’État semblent en avoir décidé autrement.
« Nous n’accepterons pas que la révision du programme d’actions régional “nitrates” soit l’occasion pour les services de l’État d’ajouter des contraintes supplémentaires non justifiées aux agriculteurs », lance Franck Pellerin, président de la section environnement de la FDSEA 56. Le 5e programme touche à sa fin et le 6e arrive. Pour autant, le bilan complet de ce 5e programme qui devait être remis aux agriculteurs fin 2017 n’est toujours pas entre leurs mains.
Une qualité de l’eau qui ne cesse de s’améliorer
« La concentration en nitrates dans l’eau ne cesse de s’améliorer, les dernières données officielles de l’État affichent une concentration moyenne de 31,1 mg/L pour 90 % des points de mesures du réseau de surveillance des cours d’eau bretons, soit bien en dessous du seuil réglementaire européen de la directive cadre sur l’eau qui est de 50 mg/L », déclare Christian Mochet, président de la section environnement de la FDSEA 35. Pour obtenir ces résultats, les agriculteurs ont réalisé de lourds investissements pour augmenter les capacités de stockage des effluents et autres stations de traitement pour résorber les excédents d’azote. Les agriculteurs bretons sont allés au-delà des obligations réglementaires en multipliant les actions volontaires et en faisant évoluer leurs pratiques. « Nous avons mis en place des bandes enherbées au bord des cours d’eau. Quand certaines régions françaises découvrent les couverts végétaux, chez nous, 96 % des sols sont couverts en hiver pour limiter les fuites de nitrates. Nous avons créé 183 000 km de haies et de talus. Nous entretenons les zones humides afin de favoriser le processus de dénitrification. Les modes d’alimentation de nos animaux d’élevage évoluent afin de réduire les rejets », cite Christian Mochet.
Pour les responsables syndicaux, l’administration fait du zèle en voulant rajouter des contraintes supplémentaires par crainte que le taux de nitrate dans l’eau reparte à la hausse. « Les agriculteurs ont besoin d’une reconnaissance officielle et politique de leurs efforts et non de sanctions au travers d’un durcissement de la réglementation », déclare le vice président de la FDSEA 56.Les responsables syndicaux indiquent en conclusion avoir participer aux différentes réunions de concertation avant la mise en place de la DN6 : « Lors de ces réunions l’Administration nous écoute mais ne nous entend pas. »