Selon la source choisie, le bilan mondial du maïs est loin d’avoir la même allure sur le court et moyen terme. Le silence qui a accompagné la révision des stocks chinois par le Conseil international des grains (IGC) en décembre 2017, à l’occasion de sa prospective à 5 ans, est assourdissant. Alors que les investisseurs ont des réactions épidermiques dès que les réserves mondiales gagnent ou perdent 1 Mt, nous parlons ici d’une remise à niveau de 100 Mt… Une paille, qui n’a fait broncher personne. Nous voilà donc avec des stocks de report attendus à 189 Mt dans l’Empire du Milieu cette saison pour l’IGC contre 79 Mt pour l’USDA. Cherchez l’erreur ! L’IGC affiche des stocks mondiaux de 314 Mt (contre 206 Mt en novembre), et un ratio stocks/conso de 29,4 % L’USDA annonce 199 Mt au dernier pointage, pour un ratio de 19 %. Alors, qui croire ? Opacité des données chinoises Le coup de baguette statistique de l’IGC est justifié par une surévaluation de la consommation intérieure chinoise qui a donc été remise à niveau, permettant ainsi de publier un bilan mondial à 5 ans qui se serait avéré explosif sans cette mise au point. L’organisme avoue pourtant que les informations en provenance de la Chine restent d’une opacité rare et qu’il n’a aucun moyen de connaître réellement l’état des stocks chinois. Or, avec les anciennes séries statistiques utilisées jusqu’en octobre 2017, l’exercice prospectif lui semblait irréalisable. En gardant un quota d’importation annuel de 7,2 Mt, les réserves chinoises devenaient déficitaires de 21 Mt dès 2021/22, ce qui aurait entraîné des importations annuelles de 30/40 Mt, soit le quart du négoce mondial actuel. Pour l’instant, les importations de maïs ont représenté 2,6 Mt/an sur la moyenne décennale. L’Empire du Milieu ayant mis en place de nombreuses mesures pour réduire les semis de maïs, et poursuivant une ambitieuse réforme sur les biocarburants, cela semblait confirmer…
Le coup de baguette statistique sur le maïs