Mercredi 14 et Jeudi 15 mars, 300 congressistes ont participé au 74e congrès de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) à Vannes (56).
Si le président Thierry Roquefeuil voit une « opportunité » pour l’agriculture française dans « l’envie d’Emmanuel Macron de bousculer les vieilles habitudes », il rappelle que « c’est le manque de visibilité qui angoisse tous les éleveurs laitiers ». Au cœur de cette assemblée générale, une obsession des responsables de la FNPL : « Comment faire redescendre de la valeur vers les exploitations, percevoir une juste rémunération de nos heures de travail ? » Le président rappelant ainsi que « la filière laitière dégage un excédent commercial conséquent (4 milliards d’euros), une dynamique qui ne doit pas être réservée à quelques-uns… »
À eux tous, transformateurs (Bel, Laïta, Lactalis, Sodiaal) ou distributeurs (Carrefour, Leclerc), les invités de la table ronde représentaient des montagnes de lait français. Sur fond d’États généraux de l’alimentation (EGA), de récentes négociations commerciales entre industriels et GMS ou d’élaboration du plan de filière « France Terre de lait », Marie-Hélène Bonneau, vice-présidente de la FNPL, interpellait tout le monde sur les moyens de mettre en œuvre « immédiatement » les mécanismes « d’une juste rémunération des éleveurs. » Magali Sartre, chez Bel, assurait bien « qu’on peut encore créer de la valeur en France » en s’appuyant sur des expériences au Portugal et aux Pays-Bas pour passer des hausses aux consommateurs en faveur des éleveurs.
À ses côtés, Jean-François Huet, pour Leclerc, se disait « persuadé que la construction du prix en partant du coût de production » était une bonne solution. Avant de regretter « n’avoir pas eu d’information pour les négociations de cet hiver… » Marie-Hélène Bonneau et Jérémy Decercle, leader de Jeunes Agriculteurs, bouillaient « devant ce naturel qui revient au galop », « ce jeu opaque qui se poursuit entre industriels et distributeurs… »
La conclusion revenait à Stéphane Travert. Le ministre promettant que grâce à la future loi, qui portera « une révolution » pour la construction du prix du lait et ré-équilibrera les relations entre amont et aval, « tout sera prêt pour les prochaines négociations commerciales ».