Pour éviter le façonnage et la vente de porcelets, l’élevage breton doit construire 1,5 million de places d’engraissement, équipées pour répondre aux enjeux économiques et sociétaux. La production porcine bretonne est à la croisée des chemins. Elle doit pérenniser les volumes produits pour préserver les emplois et l’activité économique. Elle doit poursuivre l’amélioration des performances environnementales des élevages et renforcer l’acceptabilité sociétale, en accentuant les mesures de bien-être animal. Tout en sachant que les possibilités de changement de pratiques et de systèmes sont limitées. Une étude menée par Agreste a montré que le nombre moyen de places d’engraissement par truie présente est égal à 6,6 en Bretagne, inférieur aux 9 places nécessaires pour engraisser sur l’élevage tous les porcelets produits. 20 % des éleveurs ont recours au façonnage ou à la vente de porcelets et 18 % des animaux quittent l’élevage avant l’engraissement pour éviter les trop fortes densités préjudiciables au sanitaire. L’augmentation du nombre de places d’animaux en croissance est essentielle pour assurer une cohérence, limiter le déplacement d’animaux et cesser le façonnage, souvent synonyme de dépenses énergétiques coûteuses (performances zootechniques moindres, notamment l’indice de consommation). Projets dans les tuyaux Selon une enquête du service porc de la Chambre d’agriculture, 50 % des éleveurs réalisant de la vente de porcelets ou ayant recours au travail à façon ont des projets de construction de nouveaux bâtiments de post-sevrage ou d’engraissement dans les prochaines années. Soit, environ, la moitié des places manquantes. « Eu égard au nombre de places à construire, aux différentes techniques, aux pratiques et équipements à mettre en œuvre, le besoin d’investissement en élevage de porc en Bretagne est estimé à 1,36 milliard d’euros pour la construction de la totalité des places manquantes », indique Cyrille Nzally, de l’Inra, intervenant aux Journées de la recherche porcine. La moitié de cette somme…
Porc : 1,36 milliard d’euros d’investissements nécessaires