Les trois assemblées générales du Groupement Porc de Triskalia sont l’occasion de présenter les activités, les éléments de conjoncture et surtout de se projeter vers l’avenir. Dans ce sens, Michel Bloc’h, président du groupement, a évoqué les projets structurants, innovants, différenciants, et a insisté sur l’attractivité du métier.
[caption id= »attachment_33198″ align= »alignright » width= »170″] Pour Michel Bloc’h, président du groupement Porc de Triskalia, le renouvellement des générations est un enjeu majeur pour la production porcine.[/caption]
Comment réussir à attirer les jeunes vers la production porcine ? C’est un des défis du groupement porc pour faire face au renouvellement des générations. Plus de 40 % des éleveurs ont plus de 52 ans et seulement 3 jeunes se sont installés en 2017 en production porcine. Création de la commission attractivité, actions concrètes auprès des jeunes, renforcement de l’équipe installations/transactions, solutions économiques et financières pour les jeunes qui s’installent…, Michel Bloc’h et Stéphane Berthelot ont présenté les actions mises en place par le groupement.
Un prix de base favorable en 2017
Au niveau économique, comme le souligne Michel Bloc’h, la conjoncture a été favorable en 2017 pour la filière porcine avec un cours moyen du porc à 1,37€/kg, soit +7,7 ct/kg par rapport à 2016 et un prix correct de l’aliment. Les exportations sont restées à un bon niveau notamment vers l’Asie, même si la Chine a réduit ses importations de viande porcine.
Se structurer en amont pour être plus compétitif
Le début d’année 2018 a été compliqué en élevage en raison des retards d’enlèvements qui désorganisent la production et dégradent les conditions en élevage. « Il y a nécessité à se structurer en OP amont, éventuellement dans le cadre d’une AOP comme l’encourage la Commission européenne, afin d’avoir une offre plus performante », précise Michel Bloc’h.
Défendre le porc français
La chute de la consommation de porc en France mais également dans les autres pays de l’union européenne est une réelle préoccupation pour Michel Bloc’h : « La consommation de porc frais a chuté de 4,9 % en 2017 et celle de jambon de 2,4 %. Dans les magasins, l’étiquetage du porc français n’est pas toujours respecté notamment pour les produits transformés. Il est nécessaire de remettre la pression pour mettre en avant le porc français. La défense de la juste rémunération reste une bataille à mener et les États généraux de l’alimentation n’apportent pas de solutions nouvelles. « C’est une grande frustration pour la profession », déclare Michel Bloc’h en réponse à un adhérent.
Créer des conditions innovantes de reprise d’élevages
L’année 2017 marque une rupture pour le groupement en nombre d’installations. Cependant, Michel Bloc’h est optimiste pour les futures installations : « Je suis persuadé que les jeunes auront de meilleures conditions d’installation dans les années à venir, avec des élevages rapidement cohérents, sans façonnage et qu’ils auront d’avantage de perspectives ». Le groupement accompagne les jeunes via le contrat “Nouvel Investisseur” qui garantit un prix à l’éleveur sur la base du prix de revient breton pendant 5 ans. Par ailleurs, le groupement intervient également en apportant des fonds par la SAS Elevage Avenir.
Développer les filières différenciantes
En 2017, 53 % des porcs ont été commercialisés en filière qualité. Le groupement fait le choix de développer les filières qualité qui apportent de la valeur ajoutée à tous les maillons de la filière et qui impliquent les éleveurs dans la valorisation de leur production. Le groupement a récemment adhéré à la démarche « Cochon de Bretagne » qui regroupe la majorité des groupements bretons. Une partie des éleveurs pourra ainsi commercialiser des porcs sous ce cahier des charges.
Les principaux enjeux du groupement Triskalia
[caption id= »attachment_33203″ align= »alignright » width= »150″] Stéphane Berthelot[/caption]
Stéphane Berthelot, directeur du groupement, a rappelé les principaux enjeux établis dans la feuille de route « Cap Porc 2020 » : La maîtrise durable des coûts de production pour les éleveurs, qui passe par la maîtrise des coûts alimentaires, énergétiques et l’amélioration de la productivité, La performance du groupement, notamment au niveau de la maîtrise des coûts logistiques et des compétences des équipes techniques. La valorisation durable des productions, au travers de la défense du Porc Français et du développement des filières différenciantes. Le défi du renouvellement des générations : la transmission des exploitations et l’installation de jeunes sont des priorités pour le groupement, comme en témoigne le choix fait en 2017 de renforcer l’équipe Installations/transactions.
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[caption id= »attachment_33205″ align= »aligncenter » width= »300″] Thierry Meyer, directeur de la filière porc du groupe Bigard[/caption]
Thierry Meyer a expliqué la stratégie d’investissement du groupe dans les outils d’abattage, notamment à Evron amenant une baisse temporaire d’activité. Près de 100 millions d’euros d’investissements seront réalisés.Thierry Meyer, directeur de la filière porc du groupe Bigard
[caption id= »attachment_33206″ align= »aligncenter » width= »300″] Daniel Conan, administrateur du Groupement Porc pour le Finistère[/caption]
Le groupement a organisé plusieurs journées de formation pour les éleveurs et leurs salariés. La participation a été très bonne en 2017, autant sur les réunions à thème que lors des réunions groupes de progrès. Daniel Conan, administrateur du Groupement Porc pour le Finistère
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[caption id= »attachment_33207″ align= »aligncenter » width= »300″] Pierre-Yves Lariven – Président, Côtes-d’Armor[/caption]
La baisse de la consommation d’antibiotiques au niveau du groupement est de 45 % sur 5 ans. Une forte baisse obtenue grâce à la prévention vaccinale et à la promotion de la biosécurité. Les efforts faits dans nos élevages sont à mettre en avant face à une tendance inverse en Espagne. Pierre-Yves Lariven, président, Côtes d’Armor
[caption id= »attachment_33208″ align= »aligncenter » width= »300″] Didier Piron, président, Morbihan et Ille-et-Vilaine[/caption]
Au cours de l’année 2017, le groupement n’a installé que 3 jeunes contre 9-10 installations par an habituellement. Pour faire face à cette situation, le groupement multiplie les actions « attractivité métiers » auprès des jeunes. Didier Piron, président - Morbihan et Ille-et-Vilaine
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Parler aux consommateurs de ce que vous maîtrisez le mieux !
[caption id= »attachment_33204″ align= »alignright » width= »155″] Hervé Le Prince[/caption]
C’est le grand conseil donné aux éleveurs lors des 3 assemblées générales par Hervé Le Prince, fondateur de l’agence de conseil en communication stratégique, et intervenant pour les trois assemblées générales du groupement. Hervé Le Prince maîtrise complètement le mode de fonctionnement des associations anti-viande et leur évolution depuis 5 ans. En s’appuyant sur de nombreux exemples, il a expliqué leur façon de faire : dénonciation via les vidéos, influence dans les médias et auprès de personnalités connues, actions pour obtenir des dons… Et enfin, leur objectif ultime à savoir la transcription dans la loi de leurs revendications. Les associations anti-viande recrutent des militants-communicants, très mobilisés pour défendre leur cause, ce qui se traduit par une augmentation des adhérents, des dons perçus et des « followers » sur les réseaux sociaux. Face à cette machine de guerre, Hervé Le Prince a adressé ses conseils aux éleveurs pour passer à l’action. Des conseils qui passent par la rencontre des consommateurs soit sur les réseaux sociaux, soit lors de portesouvertes, soit en tant qu’agriculteurs témoins. En apprenant à connaître son public, en apportant de l’émotion dans le discours et en expliquant le métier sous l’angle bénéfice-consommateur, les éleveurs peuvent renforcer les liens avec les consommateurs. Le dynamisme d’Hervé Le Prince a certainement convaincu de la nécessité d’agir.
Le Groupement porc de Triskalia :
- 652 éleveurs adhérents,
- 1 570 000 porcs charcutiers et réformes.