Serge Papin, P.-D.G. de Système U, a affirmé vouloir proposer davantage de produits différenciés aux consommateurs, mieux payés aux producteurs.
Dans un contexte d’achats croissants sur Internet, Système U va lui se singulariser en s’attachant davantage aux magasins physiques et proposer des produits différenciés aux consommateurs. Une stratégie qui s’inscrit dans des attentes sociétales grandissantes de la part des consommateurs français et l’envie de mieux rémunérer les agriculteurs. « Nous allons « réartisanaliser » les métiers du frais (bouchers, poissonniers…) et contractualiser en exclusivité avec des agriculteurs chaque fois qu’on le pourra », note Serge Papin.
Le président-directeur général de Système U était invité jeudi 8 mars sur l’exploitation d’Olivier Allain qui produit, à Corlay (22), des bovins en Label Rouge et Bleu-Blanc-Cœur et des volailles Label. L’éleveur, coordinateur des États généraux de l’alimentation (EGA), a rappelé que la montée en gamme est une des solutions qui est ressortie de cette grande concertation nationale dans l’objectif de créer de la valeur et de mieux rémunérer les producteurs.
Des prix plus élevés rapidement
« Dans une économie ouverte, les produits français doivent afficher des critères supplémentaires pour pouvoir bénéficier de prix plus élevés. Le non-OGM, Bleu-Blanc-Cœur, la réduction des pesticides sont des exemples… », précise Olivier Allain. Pour déclencher un retour vers plus de qualité, « le revenu des agriculteurs doit être amélioré tout de suite. Les EGA doivent permettre d’arriver à court terme à un prix payé aux producteurs de 35-37 ct €/kg en lait, 1,40 – 1,60 €/kg en porc et 4,50 €/kg en viande bovine cœur de gamme », chiffre le distributeur qui déclare « vouloir arrêter le cycle infernal de la diminution des prix. »
Négociations pluriannuelles
Selon Olivier Allain, la valeur obtenue sur le marché français devra être plus élevée pour contrebalancer les prix inférieurs sur l’export. « Les distributeurs devront aussi engager des négociations pluriannuelles. Contractualiser, certes avec un cahier des charges, sur 3 à 5 ans a du sens », note l’éleveur. « Les distributeurs doivent s’engager sur des volumes importants. 5 % de contractualisation serait un échec, 30 à 40 % ce serait bien… » L’organisation des producteurs pour la vente est une autre solution développée lors des EGA, essentielle pour l’élu.