Les entrées et sorties d’air doivent être suffisantes et bien positionnées, notamment dans des bâtiments qui s’agrandissent. L’objectif est de mieux maîtriser le sanitaire et d’éviter une dégradation prématurée de la charpente.
Fondamentale pour un bon fonctionnement de bâtiment, la ventilation doit être prise en compte dès le début de la réflexion d’un projet neuf ou d’agrandissement. « Aujourd’hui, les troupeaux s’agrandissent, le gabarit des animaux augmente, la production laitière des vaches devient plus importante, le temps de présence en bâtiment s’accroît… Et faire des bâtiments tout en longueur a ses limites », précise Dominique Le Ruyet, conseiller bâtiment Chambre d’agriculture et animateur au GIE Elevages de Bretagne. Allonger trop les bâtiments peut en effet poser des problèmes pour la circulation des hommes, des animaux, pour le fonctionnement des racleurs…
Emplacement et orientation priment
Conséquence, des bâtiments de grande largeur, au-delà de 20 mètres avec 4 à 6 rangées de logettes, sont désormais mis en service, avec derrière un nouveau questionnement sur leur ventilation. Le choix du site devient fondamental. « Mieux vaut préférer un bâtiment en hauteur exposé aux vents qu’en cuvette. Attention aux haies trop proches et à l’orientation… »
La ventilation doit être réfléchie pour l’hiver, mais aussi pour l’été. « Les roses des vents issues des données des stations météorologiques peuvent aider. En hiver, les vents sont plus forts et arrivent plus facilement dans le bâtiment. En été, la fréquence des vents très faibles augmente. » Alors que l’orientation ouest-est est souvent préconisée, « les bâtiments peuvent aussi être ouverts en orientation est ou sud / est, et même aujourd’hui nord-est pour optimiser l’effet des vents fréquents et intenses du sud-ouest », propose Thomas Dumant, conseiller bâtiment Tecmatel (Eilpys).
De l’air sans courant d’air
En pratique, il faut amener de l’air, sans courant d’air, partout où c’est possible. Sur les longs-pans, on peut coupler bardage fixe et amovible. « Le bardage peut être ajouré sur toute la hauteur s’il n’y pas de veaux de moins de 6 mois à proximité et si les vaches ne sont pas couchées directement près du bardage. » Des bardages ajourés sur les pointes de pignons sont une autre voie d’entrée d’air. Avec un pignon déporté, la charpente est protégée… Un bâtiment en toit d’usine en dents de scie peut être une solution pour bien ventiler avec des entrées d’air relais sur les pignons. Autre possibilité, un bâtiment bi-pente, avec deux appentis en mono-pente décalés laissant entrer ou sortir l’air au-dessus de la pente.
Un bon tirage au faîtage
Une fois entré, l’air doit pouvoir circuler rapidement dans le bâtiment. « De façon optimale, l’air doit se renouveler en 3 minutes, et au maximum en 6 minutes », quantifie Dominique Le Ruyet. Pour une bonne évacuation, la distance entre l’entrée et la sortie d’air ne doit pas dépasser 10 m. Le faîtage doit être ouvert (prévoir autour de 0,2 m2/VL). Les faîtières ouvertes classiques avec pare-vent fonctionnent bien, mais peuvent provoquer une entrée d’eau. Un pare-pluie en chapeau ou en V (mieux pour l’effet cheminée) est possible.
La faîtière décalée est une solution économique, avec deux pentes de toitures qui ne se rejoignent pas au sommet, laissant idéalement une ouverture de 25 cm. L’ouverture à l’est est recommandée pour limiter le risque d’entrée de pluie. Avec un dôme éclairant aussi, il faut s’assurer que l’air est bien évacué au faîtage. L’installation de pare-vent au-dessus permet un effet cheminée. La toiture « écaille », avec un jour entre deux rangées de plaques ondulées, est moins courante sur les bâtiments neufs. « Mieux vaut prévoir de vraies entrées d’air relais. »