Sylvain Bedfert, installé en 2014 à Romillé (35), vend 900 porcs bio à l’année. Sur sa ferme, la surface de foncier est un facteur limitant.
[caption id= »attachment_33971″ align= »alignright » width= »164″] Sylvain Bedfert, éleveur, Romillé (35)[/caption]
Avec seulement 34 hectares de SAU, Sylvain Bedfert est autonome à 50 % pour l’alimentation de ses charcutiers. Pour compléter, il achète un peu de céréales dans le voisinage et 40 tonnes de complémentaire dans le commerce. Au total, il fabrique 215 tonnes sur place, dans l’année. Les aliments truies et 2e âge, pour les porcelets, sont achetés.
Le foncier, paramètre limitant
Le parcours pour les truies couvre quatre hectares. Cinq hectares supplémentaires de prairies de mélanges graminées – légumineuses entrent dans la rotation des cultures. Au total 25 hectares se répartissent équitablement entre maïs, féverole, triticale et mélange pois-triticale. « Les prairies sont nécessaires pour gérer le salissement des parcelles et apporter de l’azote. Elles sont composées de ray-grass et de trèfles blanc et violet. L’herbe est vendue, sur pied, dans le voisinage, à des producteurs laitiers bio (70 €/t MS) ». Après prairie, le maïs peut atteindre de très bons rendements (80 q sec l’an dernier).
Viennent ensuite une féverole, un triticale et un mélange céréalier. « La rotation, comprenant des légumineuses et des engrais verts, et l’épandage d’effluents d’élevage maintiennent la fertilité et l’activité biologique du sol ». Sur céréales, l’éleveur passe une à deux fois la herse étrille, avant l’hiver, si possible, ou au printemps. Sur féverole, deux passages de houe rotative sont effectués. Sur maïs, les interventions se succèdent : un passage de houe, 1 à 2 passages de herses étrille puis 1 à 2 binages.
Camion usine
Avant la récolte du maïs, la ration des charcutiers est composée de 54 % de triticale, 20 % de pois et 26 % de complémentaire. Lorsqu’il y a du maïs, la ration évolue : 40 % de maïs, 14 % de féverole (ou de pois), 20 % de triticale et 26 % de complémentaire. « Un camion usine vient toutes les 3 semaines pour moudre en prélevant dans les cellules de stockage (ventilées dès la récolte). L’aliment est pesé, mélangé, broyé et stocké dans un silo de 11 tonnes. Le coût de la prestation est de 28,5 €/t ». Au global, la tonne d’aliment revient à 450 €. Le mélange est ensuite distribué dans les nourrisseurs des salles d’engraissement, par chaîne. L’aliment truie est distribué manuellement.
L’éleveur réalise entre 50 et 60 heures de travail par semaine et emploie une salariée pour 18 heures par semaine, en moyenne (groupement d’employeurs). Les labours, les semis et les récoltes sont réalisés par la Cuma. Le désherbage mécanique et la préparation du sol sont faits par l’éleveur avec du matériel de la coopérative. Deux tracteurs sont en propriété.
18 porcelets par truie
Les 50 truies, conduites en 4 bandes, sèvrent, en moyenne, une petite vingtaine de porcelets dans l’année (2,2 portées). Les mises bas ont lieu à l’extérieur, dans des parcs individuels de 800 m2, équipés de cabanes. Les porcelets sont sevrés à 6 semaines et transférés dans deux salles de 60 places. Le taux de pertes, important dans les premiers jours, est limité après le sevrage. « Quand il y a un peu de diarrhées, je soigne avec un peu de terre et de kaolin, voire en les mettant à la diète ». Les porcelets sont vaccinés contre le circovirus et sont vermifugés. 900 charcutiers sont vendus à 98 kg de carcasse, en moyenne, avec un TMP de 58,8, jugé un peu trop faible par l’éleveur. Le croisement alternatif LW et LD est utilisé pour le renouvellement des truies. La semence piétrain est achetée. L’indice de consommation global est de 3,6. Les porcs sont vendus via le groupement Bio Direct dont le cahier des charges pourrait s’étoffer avec l’obligation d’aménager des courettes en post-sevrage et l’interdiction d’utiliser des anneaux naseaux chez les truies.