La gouttière aluminium s’ajuste au bâtiment

Pose de crochets écarteurs pour rigidifier l’ensemble. - Illustration La gouttière aluminium s’ajuste au bâtiment
Pose de crochets écarteurs pour rigidifier l’ensemble.
Les camions équipés avec une profileuse permettent de transformer très rapidement une bobine d’aluminium en gouttière qui s’adapte à la longueur exacte du bâtiment, en 38 couleurs différentes.

[caption id= »attachment_34049″ align= »alignright » width= »158″]Jean-François Rondot, gérant d’Armor Gouttières, et Jean-Pierre Boutouiller, agriculteur à Plougoulm. Jean-François Rondot, gérant d’Armor Gouttières, et Jean-Pierre Boutouiller, agriculteur à Plougoulm.[/caption]

En Bretagne, pendant longtemps la gouttière en PVC a régné en maître sur les bâtiments agricoles. La gouttière en zinc, un matériau plus cher, apparaissait de temps à autres. Depuis quelques années, la donne change et la gouttière en aluminium trouve sa place sur les bâtiments agricoles. « Par le passé, seuls les industriels faisaient le choix de l’aluminium, car sur ces bâtiments particulièrement hauts l’entretien nécessite une nacelle, ce qui est coûteux. La gouttière en alu demande très peu d’entretien, c’est pour cette raison que ce matériau est préféré aux autres », assure Jehan-François Rondot, gérant d’Armor Gouttières à Guingamp/ Grâces (22) qui rayonne sur le Grand Ouest.
Jehan-François Rondot travaille sur plan ou sur des bâtiments existants. Avec la longueur, la largeur, le rampant et la hauteur, il détermine la longueur de gouttières à installer, calcule le nombre de descentes à poser ainsi que leur hauteur pour assurer un bon écoulement des eaux pluviales.

Anticiper et penser à l’évacuation des eaux pluviales

« Lors du terrassement pour la construction d’un bâtiment, on pense à l’arrivée d’eau, au passage du câble électrique et très peu souvent à l’évacuation des eaux pluviales », déclare le gérant d’Armor Gouttières. Pourtant, lors du terrassement et de l’implantation du bâtiment, c’est facile de prévoir les canalisations pour le réseau d’eaux pluviales. « C’est important de l’anticiper, sinon il faut faire revenir la pelleteuse pour recreuser autour du hangar alors que les abords commencent à se stabiliser. » S’il y a un besoin et une consommation d’eau sur le site, il est intéressant de prévoir une fosse de récupération des eaux pluviales afin de les valoriser. Sur ce chantier, les eaux pluviales recueillies sur le bâtiment sont dirigées vers un bassin de rétention.

[caption id= »attachment_34048″ align= »aligncenter » width= »720″]La pose d’avaloirs accélère l’évacuation de l’eau. La pose d’avaloirs accélère l’évacuation de l’eau.[/caption]

Des normes différentes en agricole

« Dans notre métier, il existe 2 normes différentes pour les écoulements des eaux. En industriel, une descente de diamètre 100 mm récupère 79 m2 de toiture. En agricole, le même diamètre de descente récupère 120 m2 de toiture. La tolérance au débordement est plus grande en agricole car les risques d’inondation sont moindres que chez un industriel où l’eau tombe sur cours bitumée. » Pour ne pas multiplier les descentes, l’entreprise a la possibilité d’adapter des accessoires, appelés boîte à eau ou avaloir, sur les descentes pour permettre d’augmenter la surface à récupérer. « Ce sont des caisses tampon entre la gouttière et la descente. »

De 25 à 35 € du mètre linéaire

Armor Gouttières est composé de 4 équipes de 2 poseurs, tous équipés d’un fourgon atelier avec une profileuse. « À partir d’une bobine d’aluminium, la profileuse va former la gouttière à la longueur exacte du bâtiment. Nous proposons un panel de 38 couleurs différentes. Une bobine fait 2 couleurs. Sur ce chantier, le client désirait du rouge et avec la même bobine on aurait pu faire du vert », explique Guillaume Rondot, salarié de l’entreprise. Le bâtiment de 50 m de longueur va recevoir 2 gouttières de 25 m, reliées aux 2 descentes avec avaloirs en milieu de l’ouvrage. Le chantier est rapide, la profileuse débite 13 m de gouttière par minute. « Avec ce type de matériau et cette technique, nous avons une gouttière de 25 m sans raccord ni soudure, ce qui lui permet de s’auto-nettoyer rien qu’avec le vent. C’est très léger, une gouttière de 100 m pèse 60 kg. Le coût au mètre linéaire se situe entre 25 et 35 € suivant la couleur utilisée, la complexité du chantier, la nécessité d’utiliser une nacelle », précise le gérant.

[caption id= »attachment_34044″ align= »aligncenter » width= »720″]La profileuse transforme la bobine d’alu en gouttière monobloc. La profileuse transforme la bobine d’alu en gouttière monobloc.[/caption]

Tout est préparé au sol, une fois la longueur profilée, les poseurs disposent des crochets écarteurs dans la gouttière pour la rigidifier et former la structure. Des vis autoperforantes sont ensuite préinstallées dans les crochets écarteurs pour fixer la gouttière au bâtiment. L’étape suivante est la pose sur le hangar et l’ajustement pour créer une légère pente qui achemine l’eau vers les descentes. « On pourrait ne pas avoir de pente, comme il n’y a pas de jonctions l’eau glisse dans un fond plat. Mais nous réalisons toujours une pente afin que la gouttière s’auto-nettoie. Malgré tout, il faut monter à l’échelle et vérifier visuellement ses gouttières une fois par an », conseille Jehan-François Rondot. 

La signature visuelle de l’exploitation

Ce chantier a été réalisé sur le futur hangar de conditionnement et de stockage de légumes et de matériel de la famille Boutouiller à Plougoulm (29). « Mon constructeur m’a proposé ce type de gouttières en alu que je ne connaissais pas, sans ça je serais parti sur du PVC. L’alu va mieux résister dans le temps que du PVC », témoigne Jean-Pierre Boutouiller. Le côté esthétique a aussi son importance, les crochets de fixation au bâtiment sont invisibles. La couleur rouge des gouttières s’accorde bien au gris du hangar. « Je trouve que cela donne une signature visuelle à notre exploitation. D’ici quelque temps, les gouttières PVC des autres bâtiments seront certainement remplacées par de la gouttière en alu rouge afin de tout harmoniser », conclut l’agriculteur.


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