Dans les archives de Paysan Breton :
L’Office national français du lait pourrait avoir des difficultés à trouver de la place pour le beurre français dans ses chambres froides déjà très encombrées par d’autres denrées agricoles, apprend-on le 13 mars dans les milieux informés.
Les installations de stockage frigorifique sont en France, comme en Irlande, proches de la saturation explique l’Oni-lait. Utilisées actuellement à 95 %, les chambres froides françaises, qui contiennent déjà 100000 tonnes de poulet, voient entrer massivement, ces jours-ci, viande bovine et primeurs. L’Office doit trouver de la place dans les chambres froides françaises pour les quelque 4000 t de beurre achetées chaque semaine aux prix garantis aux industriels laitiers que ne trouvent pas de débouchés sur un marché stagnant. Dans les semaines à venir, la France pourrait être conduite à demander à la Commission de Bruxelles l’autorisation de stocker du beurre en R.F.A., estiment les experts.
Le stock français de beurre, 175000 t, représente actuellement 21,6 % du stock public de la C.E.E. (810000 t). Selon l’Office du lait, la production communautaire atteindrait 2 Mt en 1984 avec une consommation de 1,5 Mt, soit un excédent d’environ 500000 t en 1984, qui viendrait grossir les stocks déjà existants. La C.E.E. pourrait ainsi être amenée à subventionner l’écoulement d’une partie des excédents pour faire place aux nouveaux arrivages indique l’Onilait. En outre, les stocks comprendront en 1985 près de 200000 t de « vieux beurre » qui, stocké depuis 2 ans, devient impropre à la consommation humaine directe.
Hormis l’exportation sur le marché mondial, plusieurs débouchés sont techniquement envisageables pour réduire le niveau des stocks communautaires de beurre et les experts de l’Onilait estiment injustifiées les rumeurs ayant circulé en R.F.A. selon lesquelles la Commission européenne envisagerait la destruction pure et simple d’une partie des stocks européens de beurre.