L’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée est-il la source du bonheur ? Telle est la question à laquelle la section bretillienne de la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole s’est intéressée lors de sa récente assemblée générale. Une édition dynamique et originale qui a séduit les participants.
Concilier métier et vie de famille n’est pas toujours chose aisée… « Au vu des questions soulevées lors de l’examen des dossiers des jeunes agriculteurs en CDOA, nous avons décidé de consacrer notre assemblée générale à cette thématique, explique Dominique Trubert. » Pour le président de la section départementale de la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole, la charge de travail, la course à l’agrandissement des exploitations et la difficulté de vivre aujourd’hui de son métier d’agriculteur constituent autant de facteurs qui peuvent avoir des répercussions sur la santé physique et mentale des exploitants, leur vie de famille et leur situation financière.
Un sujet majeur que la CBCMA a choisi d’aborder à travers des témoignages. Première à partager son expérience lors de la table ronde, Lydie Quenet, souligne la nécessaire « cohérence entre les aspirations profondes et ce que l’on réalise au quotidien ». L’agricultrice de Trévérien évoque aussi l’importance d’aller vers les gens, de se sociabiliser pour pouvoir prendre du recul. Xavier Médard, dirigeant de Sens&co et spécialiste de l’accompagnement du changement, dresse le parallèle avec certains secteurs industriels « où les managers courent comme des pompiers pour éteindre les incendies en permanence ». Gwénaëlle Guillet, conseillère en prévention à la MSA, rappelle que « l’on ne peut tenir la même charge et le même rythme de travail à 50 ans et à 30 ans ». Une donnée à prendre en compte lorsque l’agriculteur s’installe et qu’il définit son système de production.
Un exploitant multitâche
Nadine Herbelin, directrice du Centre d’études techniques agricoles d’Ille-et-Vilaine, met en exergue le fait que le dirigeant agricole est à la fois le cadre qui prend les décisions sur son exploitation mais aussi l’exécutant qui les met en pratique. La diversité des tâches à assurer rend d’autant plus nécessaire de veiller au respect d’un bon équilibre entre les volets professionnel et personnel de la vie. Une thématique sur laquelle planchent d’ailleurs des groupes de travail du Ceta 35.
Fort de son expérience, Vincent Mellet, agriculteur à Piré-sur-Seiche, reconnaît qu’à certaines périodes, il n’est pas simple de placer le curseur au bon endroit. Et rappelle, au passage, une réalité incontournable : l’équilibre ne peut être envisagé que s’il existe par ailleurs un revenu décent.
Lorsque c’est possible financièrement, l’embauche d’un salarié peut représenter une piste intéressante pour libérer du temps à consacrer à soi et aux siens. Pascale Martin, directrice du service de remplacement bretillien et d’un groupement d’employeurs, délivre ainsi quelques conseils sur la posture à adopter par l’employeur vis-à-vis de ses salariés. Un aspect à ne pas négliger pour espérer attirer les jeunes vers le monde agricole et fidéliser les collaborateurs d’une exploitation. L’équilibre fait décidément appel à tous les sens…
[caption id= »attachment_34300″ align= »aligncenter » width= »720″] Lauréats du concours AgriGame, les élèves du CFTA de Montfort-sur-Meu ont reçu des mains de Dominique Trubert, président départemental de la Caisse de Bretagne, un chèque d’un montant de 2 000 euros pour financer un prochain voyages d’études.[/caption]