Si les tendances structurelles vont continuer d’affecter la filière, selon Benoît Rouyer, du Cniel, la conjoncture des marchés laitiers est plutôt rassurante pour l’année 2018.
Lors de la dernière conférence Grand angle lait organisée par l’Institut de l’élevage, Benoît Rouyer, chef économiste au Cniel, a eu une lecture plutôt rassurante des perspectives à court terme de la filière laitière. Contrairement à certaines analyses, il ne pense pas qu’un scénario de surproduction devrait avoir lieu cette année. En effet, du fait de conditions climatiques trop sèches, la collecte néo-zélandaise devrait connaître une baisse sensible en 2018.
Croissance modérée en Europe
Du côté de l’Union européenne, les livraisons ont progressé de 2 % sur l’année 2017 et de 3,2 % sur le seul mois de janvier. Mais, la croissance devrait être plus modérée dans les prochains mois. Cela évitera un scénario de surproduction dans un contexte de reprise encore fragile du fait de stocks de poudre colossaux, analyse le Cniel. De plus, l’année 2018 devrait être, comme 2017, très contrastée avec un écart de valorisation de la matière grasse et de la protéine laitière toujours très important.
À plus long terme, il identifie cinq tendances distinctes qui structurent la filière. Tout d’abord, la volatilité croissante des prix mondiaux des produits laitiers rejaillit inévitablement sur le prix du lait à la ferme. De plus, la compétitivité entre les bassins laitiers a tendance à s’estomper et nous sommes « de nouveau en phase avec nos compétiteurs néo-zélandais ». En effet, l’écart entre les prix du lait de l’Union européenne et ceux de la Nouvelle-Zélande s’est réduit à 10 € pour 1 000 litres en moyenne depuis 2016 alors qu’il atteignait 135 € sur la période de 2002 à 2009.
Nouvelles perspectives
Par ailleurs, l’écart de valorisation entre la matière grasse et de la matière protéique ainsi que le développement des exportations européennes vers les pays tiers sont des tendances relativement nouvelles qui devraient perdurer et ouvrir de nouvelles perspectives à la filière.