De moins en moins d’aides et de plus en plus d’adhérents. L’association des salariés agricoles du Morbihan tire la sonnette d’alarme. Elle demande du soutien pour le service qu’elle offre.
« Il y a quelques années, nous diffusions notre bulletin d’information à 2 200 salariés. Actuellement, nous l’adressons à 5 500 collègues », indique Jean-Luc Hilary, président de l’association des salariés agricoles du département qui regroupe une centaine d’adhérents. L’évolution de l’agriculture a un effet sur la typologie des actifs : de moins en moins de chefs d’exploitation et de plus en plus de salariés. « Dans le même temps, nos moyens financiers diminuent ». La MSA et la Chambre d’agriculture, par la mise à disposition d’une conseillère à temps partiel, contribuent pour l’équivalent de 22 000 € dans l’année. « Ce n’est plus suffisant. Sans moyens supplémentaires, notre existence est menacée à moyen terme ».
L’association ne diffuse plus que deux bulletins d’information dans l’année mais communique sur les réseaux sociaux, organise régulièrement des réunions thématiques sur les aides sociales, sur les loisirs, mais aussi sur des points techniques, en production laitière ou porcine, avec l’intervention d’experts en élevage. « Ces activités permettent de faire vivre l’association. Elles sont attendues par les salariés. Nos partenaires doivent surtout comprendre qu’elles contribuent à l’attractivité du métier, qu’elles permettent de fidéliser des salariés sur les exploitations. Qui travaillera demain dans les élevages si les salariés s’en vont, trop isolés dans leurs campagnes ? ». L’association, qui se veut complémentaire des syndicats, a, par exemple, travaillé sur le bien-être au travail avec le réseau Rés’agri, ces dernières années. « Des échanges entre employeurs et salariés qui permettent de mettre en évidence les difficultés rencontrées au travail ».
Régionalisation
Le soutien financier et l’accompagnement des salariés doivent probablement s’imaginer au niveau régional à l’heure où les décisions, des Chambres d’agriculture notamment, se prennent de plus en plus à cette échelle. Tous les départements n’ont pas la même dynamique. « On nous assure que les particularités départementales seront maintenues. Mais pour combien de temps ? », s’interroge Jean-Luc Hilary. « Nos voisins costarmoricains n’ont pas d’association de salariés, malgré des besoins importants. Qu’en sera-t-il du soutien régional si certains départements n’en voient pas l’intérêt ? Irons-nous dans la direction du moins disant ? ».
Il manque, à ce jour, une quarantaine de porchers dans le Morbihan. Les jeunes qui se frottent au métier ne restent pas malgré les grands discours du monde agricole sur la problématique de la fidélisation des salariés dans les élevages. La réalité, c’est une main-d’œuvre salariale qui vieillit, comme celle des chefs d’entreprise. Les employeurs seraient bien avisés d’entendre le message. Soutenir une association qui fédère les salariés coûte peu au regard des enjeux.