Ressuyage et température du sol sont deux paramètres à suivre cette année pour choisir sa date de semis du maïs, pour minimiser les risques de compactage et optimiser la levée rapide de la culture.
[caption id= »attachment_34344″ align= »alignright » width= »147″] Didier Rebillard, Triskalia[/caption]
Cette année plus que jamais, il va falloir remettre l’agronomie au cœur de la gestion des sols. Tout le monde est dans les starting-blocks. Et depuis une à deux semaines selon les secteurs, une accalmie de la pluviométrie et des températures plus douces ont incité un grand nombre d’agriculteurs à se lancer dans la préparation des sols en vue d’un imminent semis de maïs. Cette semaine, l’épandage des effluents est au programme. Mais gare à l’urgence. Un semis trop rapide dans des terres froides et mal ressuyées ne sera pas un environnement propice à une levée régulière et homogène du maïs. Si l’organisation des différents chantiers à venir, qui s’annonce dense, peut influencer les prises de décision, « le facteur limitant côté sol cette année sera le ressuyage », insiste Didier Rebillard, responsable de région Sud 35 à Triskalia.
Un 2e horizon bien humide
Un sol portant est nécessaire, mais n’est pas suffisant. Il ne faut pas s’arrêter à l’observation du sol en surface ni uniquement au 1er horizon (0-10 cm). Au vu des quantités d’eau qui se sont abattues sur la région ces dernières semaines, le deuxième horizon (10-30 cm) va mettre du temps à se ressuyer. Et les pluies diluviennes des orages étaient encore parfois impressionnantes la semaine dernière à certains endroits. Cette réhumidification régulière du profil incite donc à la patience. « Car l’hygrométrie du sol va déterminer le succès du démarrage de la culture. Toute intervention trop précoce risque de compacter le sol, détériorer la vie microbienne du sol et bloquer le développement en profondeur des racines. Et qui dit mauvaise exploration racinaire dit mauvaise utilisation des ressources naturelles disponibles dans le sol pour le développement de la culture : eau, azote et autres éléments nutritifs », rappelle le conseiller.
Un sol réchauffé
Pour assurer une levée rapide et homogène, il est souhaitable de réaliser le semis dans des sols
réchauffés. Il est préconisé de semer dans un sol à partir de 10 °C. « Le sol a pris 2 à 3 points depuis 15 jours. Et cette semaine, la terre s’est bien réchauffée et a stocké de l’énergie. » Cependant, il est important de vérifier aussi la fenêtre météo pour les 15 jours qui suivent le semis, pour être sûr que la température continuera d’augmenter. « En effet, les données restent variables et peuvent fluctuer selon la pluie ou des orages qui peuvent éclater dans les jours qui viennent, l’eau froide captant alors les calories du sol », précise l’agronome. Plus on avance dans la campagne et plus ce risque de baisse de la température du sol s’amenuise.