Au Gaec la Rose des Vents, à Plouvara (22), une réunion d’avant-chantier rassure sur la planification et le bon déroulement des travaux. Elle limite les risques d’oublis et les éventuels surcoûts qui en découlent.
« À l’origine du projet, trois contraintes principales : l’implantation de quatre stations Dac dans la stabulation, l’absence de place pour les vaches taries et l’agrandissement nécessaire de la nurserie », introduit Michèle Gelin, une des trois associés du Gaec la Rose des Vents, à Plouvara. D’autant plus qu’avec l’installation des Dac, ils perdaient de nouvelles places de logettes. Alors, après des échanges, et une longue réflexion, plusieurs avant-projets ont été réalisés. Le projet se porte finalement sur une extension de 760 m² comprenant une nurserie ainsi qu’ un couchage pour les taries et les grandes génisses. Par ailleurs, des logettes ont été aménagées dans l’ancienne nurserie.
Comme pour chacun de leurs projets, ils ont sollicité un technicien bâtiment. Il les a écoutés et leur a proposé différents avant-projets, complétés par des échanges et des visites d’exploitations. « Nous n’avons pas perdu de temps : à chaque rencontre, notre projet avançait et cela nous amenait à réfléchir. Entre chaque visite, de nouvelles interrogations apparaissaient », rapporte Christine Gelin. Ce long cheminement leur a permis d’opter pour un des projets.
Parler tous autour du dernier plan élaboré
De nouvelles idées sont apparues jusqu’à la réunion d’avant-chantier, durant laquelle se sont réunis tous les artisans. « C’est une réunion à laquelle nous tenons : tous ceux qui interviennent sur le projet se voient en même temps. Ils entendent nos objectifs, reçoivent de la part du concepteur l’explication du projet et la lecture du plan, avec des termes techniques que nous ne maîtrisons pas toujours », relèvent les agricultrices. Avant d’illustrer : « Il était, en effet, important par exemple de la bonne compréhension et coordination entre le charpentier et le maçon, et nous, éleveurs, pour planifier la suppression des poteaux dans un bâtiment en fonctionnement… ».
À la sortie de cette réunion, il n’existe plus que quelques questions en suspens, mais qui n’influencent pas sur un autre corps de métier. Tout le monde parle enfin du même plan : le dernier, celui qui servira de support de discussion pour toute la durée du chantier ! Personne ne ressort plus un des avant-projets que l’éleveur a peut-être transmis à un corps de métier lors d’une demande de devis. Les échanges et modifications sont annotés sur le compte rendu et le plan. « Tout le monde a intégré ce que l’on voulait faire, cela nous apporte de la sérénité. Une bonne communication entre nous, concepteur et artisans, est nécessaire. Et il est important également que les entrepreneurs donnent la bonne information à leurs chefs d’équipe qui vont réaliser les travaux », insiste Michèle Gelin.
L’obligation de sécuriser le chantier
Limiter les erreurs et les surcoûts
Les contraintes ne sont pas liées à la dimension d’un projet : un petit chantier est parfois plus contraignant car il est basé sur de l’existant… Et, comme il n’existe pas de plan type, cette réunion, avec des différents intervenants, avant l’ouverture du chantier, assure une bonne liaison entre la conception et la construction : ces 2 à 4 heures d’échanges permettent une bonne lecture du plan et de modifier si besoin, des points techniques du projet pour éviter toute erreur qui bloquerait à terme le bon avancement du projet, comme les oublis des réservations ou les mauvaises pentes. Des erreurs qui entraînent souvent du stress, des surcoûts et de la perte de temps. Cette réunion permet également de planifier le déroulement des travaux sur un planning le plus réaliste possible.Pierrick Eouzan, Chambre d’agriculture de Bretagne