Betterave plantée en système bio

Plantées sur 2 ha, les betteraves complètent bien les 65 ha d’herbe de l’exploitation de Vincent et Jean-François Blot (à gauche). - Illustration Betterave plantée en système bio
Plantées sur 2 ha, les betteraves complètent bien les 65 ha d’herbe de l’exploitation de Vincent et Jean-François Blot (à gauche).
Lors de leur passage en bio de mai 2016 à décembre 2017, Vincent et Jean-François Blot, du Gaec de l’Angelien à Balazé (35), ont conservé la culture de betterave dans leur système d’exploitation. Elle est désormais plantée, pour mieux maîtriser les adventices.

[caption id= »attachment_34958″ align= »alignright » width= »263″]Le champ de betteraves en novembre. Le champ de betteraves en novembre.[/caption]

Pour alimenter leurs 85 laitières en système bio, produisant 530 000 L de lait, Vincent Blot et son frère Jean-François utilisent de la betterave plantée sur 2 ha. Une culture qui complète bien leur système herbager depuis trois ans. La SAU de 80 ha est aussi occupée par 65 ha d’herbe, 8 ha de maïs ensilage et 5 ha de méteil battu (épeautre, avoine, féverole principalement).

En passant en bio, les associés du Gaec de l’Angelien ont dû trouver des solutions pour maîtriser les adventices des betteraves sans recours au chimique. « L’an passé, nous avons bien réussi cette culture. Nous avons planté des mini-mottes vers le 10 mai et juste passé la bineuse une fois début juin. Les parcelles étaient globalement propres », résument les éleveurs qui ont investi dans une planteuse d’occasion. Côté main-d’œuvre, « c’est correct », ajoutent-ils. « Les plantations ont demandé 2 jours à 6 personnes et le binage, une journée à 2 personnes. »

Des vaches en bonne santé

Assez chers (1 500 €/ha contre 80 €/ha pour les semences), « les plants apportent une certaine sécurité de récolte. Nous avons obtenu 16 tonnes MS/ha l’an passé. » En général, les producteurs placent cette culture derrière une prairie. La betterave est un aliment très intéressant pour les rations hivernales. « Apportant de l’énergie sous forme de sucre, elle renforce l’état des vaches et leur santé. » Les stocks sont terminés une fois l’hiver passé, la conservation devenant alors plus compliquée.

2,5 kg par vache/jour

Sur 2017, le coût alimentaire global se situe à 116 €/1 000 L, dont 35 € de concentrés. Les betteraves sont positionnées dans les rations mélangées des vaches laitières (voir ci-contre), à hauteur de 2,5 kg par vache/jour. En races Prim’Holstein et Red Holstein (plus quelques croisées avec du sang normand, jersiais, simmental, rouge scandinave), les laitières produisent aux alentours de 7 000 L en moyenne (8 500 L en moyenne avant le passage en bio). Les génisses aussi mangent des betteraves (de l’ordre de 700 g MS/jour) avec du maïs, de la paille, de l’ensilage d’herbe, du correcteur.

Les producteurs donnent aussi de l’huile de foie de morue aux vaches (100 ml/semaine) et aux génisses (de petites quantités). Ils utilisent par ailleurs du minéral TMCE (Technique minérale culture élevage) : 200 g/ VL/j et 80 g pour les génisses en moyenne. Du minéral TMCE est aussi apporté dans le sol et la litière contribuant au bon fonctionnement biologique du système d’exploitation.

De l’équilibre dans les prairies

Sur une quarantaine d’hectares, les pâtures sont retournées tous les 5 à 6 ans en moyenne (s’ajoutent une dizaine d’hectares en prairies naturelles). Les dernières implantations étaient constituées de RGA à 2/3 diploïde et 1/3 tétraploïde pour réduire le piétinement (8 – 10 kg/ha), de RGH (2 kg), de trèfle blanc (3-4 kg), de trèfle hybride (2 kg), de trèfle violet (3 kg), de fétuque (3 kg), de fléole (1 kg), de plantain et chicorée (1 kg). « Notre but est d’avoir un fourrage équilibré. Aujourd’hui, nous n’achetons plus d’aliment de production. Nous avons aussi baissé les achats de correcteur, de 25 à 10 tonnes (même si le coût est similaire du fait du passage en bio). »

Les pâturages sont fauchés une à deux fois dans la saison. Environ 12 autres ha sont dédiés à la fauche (avec du pâturage sur certaines parcelles en été). « Restant en place sur trois ans, ces surfaces sont semées avec 15 kg de RGH et 10 kg de trèfle violet, auxquels nous ajoutons désormais 2 kg de trèfle blanc pour tenter d’obtenir de meilleurs rendements en 3e année. » Les producteurs font de l’ensilage (objectif de 50 – 60 % de MS) et un peu d’enrubannage (une cinquantaine de bottes par an). Du foin est réalisé sur environ 4 ha. Globalement, les rendements sur les parcelles en herbe sont estimés à 8 – 9 t MS/ha, voire 10 t sur certaines prairies. Les rendements en maïs atteignent quant à eux environ 15 t MS/ha. Pour le désherbage mécanique, les éleveurs ont acquis une herse étrille neuve dans le cadre du PCAEA.


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