Un avis de l’Anses du 25 avril propose une nouvelle définition du bien-être animal qui prend en compte la dimension mentale des animaux. C’est-à-dire que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail portera désormais une attention plus particulière aux caractéristiques psychiques des animaux. Alors que, jusqu’à présent, l’expression du bien-être s’articulait autour des 5 « libertés universellement reconnues ».
Ce récent avis de l’Anses tient bien sûr compte de l’évolution des connaissances scientifiques qui ne cessent de s’étoffer. Mais il s’inscrit aussi – surtout – dans le droit fil de l’évolution de la demande sociétale, consciente ou manipulée. Ce ne sont en effet pas les scientifiques qui les premiers ont vulgarisé l’idée qu’une poule en cage peut « souffrir mentalement » de sa condition d’élevage, mais bien une certaine mouvance citoyenne éprise d’émotion à l’encontre des gallinacées ; à moins que ce ne soient les distributeurs, prompts aux surenchères pour capter des parts de marché qui ont pesé pour que la vente d’œufs de poules en cage soit interdite à partir du 1er janvier 2022. Émotions et chevalier blanc font en tout cas les affaires du pouvoir qui compte sur « la société » pour porter l’étendard de ce dossier délicat du bien-être animal. Nouvelle façon de gouverner par procuration…
Car chacun sait que laisser faire, c’est inciter. Et tant pis si cette méthode conduit les éleveurs sur l’autel du sacrifice. Là est le cœur du sujet. Même la recherche apparaît davantage « suiveuse » de ce phénomène de société que force de proposition. D’autres productions agricoles finiront par être aspirées dans le tourbillon de cette cavale… à moins que ce ne soit une cabale.