Dans les archives de Paysan Breton :
S’il est quelques questions agricoles sans aucune incidence sur la vie des familles rurales – ce qui n’est d’ailleurs pas certains – il en est une, et de taille, dont on parle souvent, sans pour autant la sortir de l’impasse, et qui touche « de plein fouet » beaucoup de familles rurales, c’est la question de la sauvegarde et de la modernisation de la petite exploitation agricole de type familial.
Va-t-on enfin en sortir ? Ce n’est pas impossible, puisque les efforts conjoints de la profession agricole et de la famille, réitérés avec ténacité depuis des années, ont abouti à faire adopter un texte sous forme d’un projet d’avis voté par le Conseil économique. Ce texte capital fut présenté les 25 et 26 mars au nom de la Commission de l’Agriculture du Conseil économique, par Louis Leroy et finalement adopté, après une vive discussion, par 66 voix contre 38 (et 29 abstentions). Tout l’ensemble de ce texte mériterait d’être reproduit dans ce journal tellement il part de la réalité familiale quotidienne pour en arriver à proposer des solutions constructives dont certaines sont audacieuses sans pourtant cesser d’être prudentes.
Contentons-nous, pour cette fois de glaner dans ce texte quelques-unes des idées particulièrement neuves du rapporteur. Louis Leroy, qui est aussi l’un des vice-présidents de la Confédération nationale de la Famille rurale définit la petite exploitation agricole de type familial, qu’il faudrait et défendre et encourager : « La petite exploitation de type familial est celle qui peut :
- Assurer soit directement, soit par l’entraide, le plein emploi à deux unités de travail y compris le chef d’exploitation.
- Assurer à ces deux unités de travail, déduction faite de l’ensemble des charges de l’exploitation, une rémunération nette au moins égale à celle de l’ouvrier qualifié de la profession, telle qu’elle résulte des conventions collectives ou accords de salaire.
- Être mise directement en valeur par ces unités de travail. »
La clé de voûte de l’application intelligente et souple du statut de l’exploitation familiale réside dans la Commission départementale de l’exploitation familiale. Une large place y sera accordée aux représentants de celle-ci.