Naïo Technologie a présenté le grand frère du robot Oz, baptisé Dino. Il permet de désherber des cultures en planche, type salade.
« Le principe de Dino est d’automatiser le binage. Sans réinventer ce qui existe, l’objectif est de diminuer les coûts et le temps que représente un désherbage mécanique, comparé à un binage qui demande un à deux opérateurs, un tracteur et une bineuse standard ou équipée de caméra. La consommation est divisée par 10 par rapport à un tracteur moyen », introduit Guillaume Delaunay, technico-commercial chez Naïo Technologie, société toulousaine spécialisée dans la conception de robots agricoles. Présenté dans une parcelle de salade iceberg de la station Terre d’essais de Pleumeur-Gautier (22), l’engin désherbe seul à l’aide d’une bineuse et de doigts Kress.
Précis à 2 centimètres
Grâce à un guidage RTK, Dino suit la planche où il doit opérer, puis fait demi-tour avec ses quatre roues directionnelles pour s’atteler à la planche suivante, le tout sans intervention humaine. Au préalable, une antenne GPS a été positionnée sur un tracteur afin de cartographier les limites du champ. Cette opération peut s’effectuer dès la plantation, ou lors du passage du cultirateau.
Les outils sont placés sous le ventre du robot, pour gagner en précision. « Le guidage RTK est précis à 2-3 cm, ce qui est suffisant pour le passage des doigts Kress. En ajoutant des caméras qui identifient la ligne de culture, l’outil ventral translate de plus ou moins 15 cm ». Avec sa faible consommation d’énergie, le robot Dino peut être envoyé à la parcelle souvent, avec un travail plus superficiel. Il peut opérer en pente et le succès du désherbage s’obtient en intervenant sur des adventices jeunes. Pour garantir une sécurité suffisante, des capteurs d’environnement scrutent les moindres mouvements autour de la machine.
[caption id= »attachment_35051″ align= »aligncenter » width= »720″] Lors de la démonstration, le robot était équipé de bineuses et de doigts Kress. Il peut aussi recevoir une herse étrille pour du faux semis.[/caption]
Reconnaître les cultures
« Et si le robot est utilisé en cultures hautes type chou-fleur ou artichaut ? », questionne un producteur. « Nous travaillons sur un logiciel capable de reconnaître la culture et les formes immobiles », répond le démonstrateur.
Au démarrage, des paramètres sont rentrés dans le logiciel situé directement sur le robot. Vitesse maximale, culture, nombre de rangs, distance inter-rang et diamètre des plants viennent alimenter les connaissances de Dino. En mouvement, le robot peut ralentir pour se recaler sur la planche. Inspiré des cultures viticoles, le robot a une autonomie de 8 à 10 h en travail, pour une vitesse de 4,5 km/h. Le coût de l’engin, équipement compris, est estimé par les collaborateurs de chez Naïo entre 80 et 100 000 €.