Le Sénat a décidé mercredi 16 mai par 252 voix contre 22 de ne pas adopter la proposition de loi sur la revalorisation des pensions de retraites agricoles. Le gouvernement, comme le 7 mars dernier lors des premières discussions autour de ce texte devant l’Assemblée nationale, a une nouvelle fois demandé l’application de l’article 44-3 de la constitution dit de « vote bloqué », obligeant l’assemblée à ne se prononcer que par un seul vote en ne retenant que les amendements acceptés ou proposés par le gouvernement. « Aujourd’hui, c’est la quasi-unanimité de la majorité des groupes politiques, à l’exception de la République en marche, qui est bafouée et c’est la dignité des retraités agricoles qui est niée », a réagi le groupe CRCE au Sénat qui portait cette proposition de loi du député communiste André Chassaigne.
Les syndicats dénoncent « le mépris du gouvernement »
Après cette décision du Sénat, le Modef s’est dit «scandalisé par ce sabotage» qui s’apparente pour lui à «un coup de force antidémocratique», dans un communiqué de presse paru le lendemain. Une délégation du syndicat avait manifesté devant le Sénat pour «dénoncer le bras de fer imposé par l’Elysée». La Confédération paysanne a également réagi jugeant que «l’exécutif laisse ainsi la population agricole en plein désarroi avec une pension moyenne de 730 euros par mois» alors que la proposition permettait de «porter la pension moyenne pour ces personnes à presque 1000 euros, juste au-dessus du seuil de pauvreté».