Un vent frais a soufflé sur l’assemblée générale d’Arkéa la semaine passée, à Quimper. Celui de l’indépendance que l’établissement coopératif, mutualiste et territorial revendique avec force. Une brise qui gonfle déjà les voiles d’un groupe taillé pour l’aventure du large.
[caption id= »attachment_35013″ align= »alignright » width= »204″] « Le chemin de l’indépendance est un beau projet qui s’inscrit dans l’histoire de cette entreprise qui n’a jamais rien fait comme les autres ! », rappelle Philippe Rouxel, directeur général du Crédit Mutuel de Bretagne.[/caption]
Dans la vie d’une entreprise, il est des moments clés où les décisions prises, où les actions menées revêtent une importance toute particulière. Des instants où chacun peut ressentir que le futur est en train de s’écrire. Le groupe Arkéa a beau avoir derrière lui un riche et long passé qui, via la Caisse de Bretagne, puise à la source de l’Office Central au début du XXe siècle. La semaine écoulée restera assurément comme une période charnière de son histoire. Entre l’assemblée générale tenue à Quimper et la manifestation en faveur de l’indépendance menée à Paris (lire page ci-contre), le groupe coopératif et mutualiste a démontré une nouvelle fois, si besoin était, toute sa détermination à s’émanciper de la tutelle de la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM). Et à rester seul maître de son destin.
En ouverture de l’assemblée générale, devant quelque 1 200 participants, Jean-Pierre Denis revient sur la consultation organisée au début du printemps dans les caisses locales. Un vote massif – plus de 2 800 administrateurs y ont pris part – et sans ambiguïté, avec 94,5 % (et même 97,74 % au CMB !) des suffrages en faveur du projet d’indépendance porté par la gouvernance. Pour le président du groupe coopératif et mutualiste, ce vote, au-delà du choix individuel exprimé par chaque conseil d’administration de caisse locale, recouvre aussi une signification plus globale. « C’est un acte fondateur pour l’indépendance d’Arkéa. De par notre organisation, le groupe est placé sous la protection de nos caisses locales. Le résultat de ce vote s’impose à tous. À nous, à la CNCM, aux autorités de tutelle et aux pouvoirs publics. »
Un modèle vertueux
[caption id= »attachment_35012″ align= »alignright » width= »203″] « Nous croyons aux vertus de notre modèle économique de banque coopérative, mutualiste et territoriale. L’indépendance est pour nous le moyen de le préserver », Jean-Pierre Denis, président d’Arkéa et du Crédit Mutuel de Bretagne.[/caption]
À la question, parfois agitée par les détracteurs, de savoir si Arkéa a les moyens de son indépendance, Jean-Pierre Denis répond sans détour. « Ce choix, nous l’avons fait parce que notre solidité financière ne souffre aucune discussion. Arkéa a prolongé en 2017 sa trajectoire économique remarquable avec des résultats économiques au plus haut niveau. Nous affichons une croissance forte, rentable, équilibrée et une faible dépendance aux marchés financiers. Le tout en continuant à investir beaucoup pour préparer l’avenir. Notre modèle économique est de plus en plus diversifié. Et notre taille, que d’aucuns qualifient d’intermédiaire, nous prédispose à l’agilité. Nous croyons aux vertus de ce modèle. L’indépendance est pour nous le moyen de le préserver ! ».
Le président d’Arkéa présente également les grandes lignes du schéma de séparation qui sera mis en œuvre. « Il se fera sans avoir recours à une modification de la loi. Cette solution sur laquelle nous travaillons depuis de longs mois, et dont nous réservons la primeur aux autorités bancaires, respecte bien évidemment l’ensemble des règles applicables en la matière. C’est un schéma qui préserve à la fois la structure et l’identité du groupe. Les caisses locales seront au cœur de l’ensemble et elles seront liées par un pacte d’affiliation. Le groupe fonctionnera autour et pour le compte des caisses locales ». Côté calendrier, les travaux menés devraient permettre d’aboutir à l’automne à un vote de confirmation sur la base d’un dossier complet précisant les conséquences juridiques, prudentielles, financières et opérationnelles ainsi que les modalités d’organisation du futur groupe coopératif, mutualiste et indépendant.
Une vision stratégique
[caption id= »attachment_35011″ align= »alignright » width= »205″] « Nous avons toutes les cartes en main pour profiter de la mutation profonde que connaît aujourd’hui le secteur bancaire et financier », Ronan Le Moal, directeur général d’Arkéa.[/caption]
Derrière le projet porté par Arkéa, c’est une vision de l’avenir qui se dessine. Ronan Le Moal rappelle le contexte particulier et mouvementé que connaît aujourd’hui l’ensemble du secteur bancaire et financier. « Une pression réglementaire, législative et fiscale qui vient baisser les marges, des consommateurs qui reprennent le pouvoir et l’irruption des fintechs ». Pour transformer cette situation en opportunité, le directeur général d’Arkéa estime que les acteurs vont devoir bouger plus vite, s’adapter rapidement et utiliser fortement la technologie. « Avec nos valeurs d’ancrage territorial, notre culture technologique et notre agilité, nous avons toutes les cartes en main pour profiter de cette mutation profonde ».
Avec une volonté affirmée, les moyens de ses ambitions et une stratégie claire, Arkéa, plus que jamais, entend continuer à tracer sa route. Au service de ses territoires, de celles et ceux qui y vivent. Et en toute indépendance !
Une trajectoire remarquable
Le parcours d’Arkéa entre 2008 et 2017, c’est :
- Un résultat net multiplié par 8,4,
- Des capitaux propres multipliés par 2,5,
- Des encours de crédits en hausse de 46 %,
- Des recrutements en progression de 36 %.