Lettre ouverte de Danielle Even, Présidente d’Agriculteurs de Bretagne, suite aux critiques par Sophie Marceau des récentes images dévoilées par l’association L214.
« Chère Sophie Marceau,
Vous n’êtes pas sans savoir que la radicalité abolitionniste a une nouvelle fois frappée l’agriculture bretonne et je veux prendre un peu de hauteur pour vous apporter quelques informations qui semblent manquer à votre jugement. A l’instar de votre amie (Martine à la ferme), vous n’avez vraisemblablement pas mis les pieds dans un élevage depuis quelques temps, c’est pourquoi, je vous invite à notre événement Tous à la ferme qui aura lieu le dimanche 10 juin prochain dans 23 fermes en Bretagne.
Nous sommes face à un ennemi qui avance masqué. Caché derrière un marketing welfariste bling- bling, L214 ne peut avouer aux Français sa radicalité abolitionniste et sa finalité anti-viande, les consommateurs ne suivraient pas. Sa tactique est donc de jeter le discrédit sur les éleveurs et les entreprises agroalimentaires.
Sophie, vos amis abolitionnistes pointent du doigt l’exception pour en faire une règle. C’est moins de sensibilité animale dont vous parlez dans votre vidéo que de mauvaises pratiques relevées dans un petit nombre d’élevages. Si les images montrées ne sont pas acceptables, elles ne reflètent en rien la réalité d’une filière qui a fait beaucoup de progrès et qui continue à en faire pour répondre toujours mieux aux attentes des consommateurs.
La vraie question qui est posée par le consommateur est essentielle : peut-on avoir confiance dans l’agriculture bretonne ? Cette question est fondamentale car elle préfigure l’avenir du premier secteur économique régional. Elle détermine aussi l’origine et la qualité de ce que nous voulons dans notre assiette demain. Notre réponse est évidente et c’est à nous agriculteurs bretons de l’affirmer haut et fort : oui, Sophie, vous pouvez avoir confiance dans l’agriculture bretonne, c’est même l’une des meilleures au monde ! Reste à nous, agriculteurs et agricultrices à prendre la parole et à occuper le terrain médiatique. La dynamique des réseaux sociaux doit porter notre voix et montrer le vrai visage de notre agriculture.
Chère Sophie, nous avons sans doute voulu trop bien faire pour répondre à vos attentes et celles des consommateurs : je veux la meilleure sécurité alimentaire, améliorer ma santé, et préserver l’environnement au prix le plus bas ! Traçabilité, digital, environnement, démédication, bientraitance animale… Chaque jour, nous progressons. Pour autant, ces efforts ont un coût et les consommateurs doivent savoir qu’ils devront payer plus cher pour plus d’exigences.
Sophie, si nous, agriculteurs de Bretagne, ouvrons les portes de nos exploitations, c’est que nous n’avons rien à cacher. Aussi, décliner cette invitation serait perçu comme une offense aux 60 000 actifs bretons qui œuvrent chaque jour à nourrir ceux qui vous ont élus personnalité préférée des Français. »
La Présidente, Danielle Even