L’UCPT tire les conclusions d’une année très difficile en production de plein champ, pendant que les cultures sous abri innovent.
« C’est la 3e année où le chiffre d’affaires n’est pas atteint en production de chou-fleur : les années normales génèrent entre 24 et 25 millions d’euros, nous sommes en cette fin de campagne à peine à 18 millions d’euros », déplore Gilbert Brouder, président de l’UCPT*, en préambule de l’assemblée générale qui se tient ce jour à Paimpol (22). La culture du chou-fleur est la 1re production de plein champ, c’est donc un pilier de l’organisation. La raison de cette diminution des ventes résulte d’un effet ciseaux : la concurrence italienne mais surtout espagnole propose des cultures irriguées sur le marché, à des prix défiant toute concurrence ; Par ailleurs, les pressions sociales et environnementales ne sont pas les mêmes dans ces pays du bassin méditerranéen.
À cela s’ajoute une population vieillissante de producteurs bretons, certains renoncent aux plantations. « Tout le plein champ est tendu », résume Hubert Jacob, vice-président de la coopérative. Les artichauts, victimes de forts rendements et d’un coup de chaud en juin 2017 sont aussi à la peine, les fortes températures n’incitant pas les consommateurs à acheter ce type de produit. La pommes de terre tire un bilan qualifié de catastrophique, du fait « d’un stock important de vieilles pommes de terre et d’une précocité exceptionnelle », note Gilbert Brouder. La primeur souffre aussi d’une concurrence de pays comme Israël ou l’Égypte, qui proposent de la marchandise dans un créneau de date identique à cette culture à cycle court. « Mais ce n’est pas le même produit, surtout du côté gustatif », rappelle Xavier Lec’hvien, en charge de la commission pomme de terre et carotte.
Le coco s’en tire, mais…
Si les prix et les rendements ont été au rendez-vous pour la dernière campagne de coco de Paimpol, l’inquiétude monte sur le sujet de la ressource en main-d’œuvre, cheval de bataille de toutes les productions légumières. « Il n’y a pas eu de coup de feu, les conditions météo ont été bonnes pour la récolte », explique Hubert Jacob. 2017 aura été la 1re année comprenant la mise en place d’un changement dans la rémunération des ramasseurs, payés au Smic minimum. Cette décision conduit à écarter les cueilleurs occasionnels récoltant de petits volumes, ou pire à exclure les gros ramasseurs capables de collecter plus de 160 kg par jour. « Cette main-d’œuvre est pourtant présente sur une longue période, mais nous n’avons plus d’abattement de charges sociales au-delà d’un certain volume collecté ».
Une autre perte technique vient aussi jouer les trouble-fêtes, avec la suppression du traitement de semence (Pyristar) nécessaire à la lutte contre les mouches. « Il faut alors avoir recours à la pose d’un film ‘insecte-proof’, gourmand en main-d’œuvre pour sa pose ». Pour les autres activités de la coopérative, des conversions en bio sont en cours, l’objectif d’un doublement des volumes d’ici à 2020 portera les tonnages produits à 12 000 t.
Le sous abri résiste à la tempête
*Union des coopératives de Paimpol et de Tréguier.