Potentiel génétique et bâtiment optimisés par le robot

« Le bâtiment compte 73 logettes et nous essayons d’avoir 73 vaches à la traite en moyenne sur l’année. En ce moment, la stalle effectue autour de 180 traites par jour alors que les vaches sortent pour 2 heures de pâturage actif », expliquent Élodie et Anthony Tardivel. - Illustration Potentiel génétique et bâtiment optimisés par le robot
« Le bâtiment compte 73 logettes et nous essayons d’avoir 73 vaches à la traite en moyenne sur l’année. En ce moment, la stalle effectue autour de 180 traites par jour alors que les vaches sortent pour 2 heures de pâturage actif », expliquent Élodie et Anthony Tardivel.
« Plutôt que de refaire une salle de traite, rallonger l’étable et la fumière et créer de nouvelles logettes », Élodie et Anthony Tardivel ont opté pour un robot qui a permis d’exprimer un potentiel laitier insoupçonné.

Au départ à la retraite de leur associée, Élodie et Anthony Tardivel, du Gaec du Champ Aubry à Hénon (22), se sont dits que l’installation 2×6 datant de 1990 avait fait son temps. « D’un côté, nous voulions optimiser l’existant, ne pas toucher au bâtiment saturé mais aux normes. De l’autre, nous allions produire 150 000 L de lait en plus… » Salle de traite ? Robot ? Pas vraiment fixés sur leur projet, ils ont visité pendant deux ans une quarantaine d’exploitations lors de portes ouvertes. Finalement, ils ont décidé de parier sur la traite automatisée en système circulation libre notamment « pour conserver le maximum de logettes possible ».

Le niveau de production s’envole

L’automate a été mis en route en juillet 2016, à quelques pas de l’ancienne salle de traite qui sert désormais de zone d’isolement. En passant en traite robotisée, le couple avait planifié « un petit bond » du niveau d’étable d’environ 1 000 L par vache et par an. Mais, bonne surprise, le troupeau a mieux répondu que prévu : la production est passée rapidement de 8 800 à 11 000 L de lait par vache. « Il y avait très certainement un potentiel génétique qui n’était pas exploité. L’augmentation de la fréquence de traite a enfin permis de l’exprimer. Nous ne pensions pas que les vaches en avaient autant sous la pédale. Dès que les animaux vêlaient, les lactations prenaient leur envol. » Parallèlement, la conduite alimentaire est désormais plus efficace.

« Pourtant la ration n’a pas profondément changé. » S’il est vrai que le troupeau consomme moins d’herbe  -2 heures de pâturage actif par jour contre 7 heures entre les deux traites auparavant- les éleveurs ont tenu à continuer à sortir les vaches sur 5 ha de paddocks accessibles. « Le grand air est bon pour leur bien-être. Et puis, la distribution de maïs ensilage frais et le robot les font revenir à l’étable pour la plupart. Elles sont aussi contentes de sortir que de rentrer. D’ailleurs, quand le troupeau est à l’herbe, le robot continue de traire : les vaches en retard, puis assez vite les premiers retours du champ. » Pour les deux Costarmoricains, les progrès réalisés en production viennent notamment d’une meilleure gestion de la complémentation de la ration de base. « Nous n’arrivions pas à pousser les vaches avec le Dac. Aujourd’hui, avec 3 à 4 traites journalières couplées à un ajustement permanent des concentrés par rapport à la production laitière effective, la performance est au rendez-vous. »

« Farine de maïs pour l’état et les taux »

[caption id= »attachment_34422″ align= »alignright » width= »159″]BERTRAND GALODÉ, Triskalia BERTRAND GALODÉ, Triskalia[/caption]

Au démarrage, tout de même, les taux s’étaient un peu dégradés. « Même en sortant à l’herbe du printemps à l’automne, la ration est relativement stable sur l’année. De l’ensilage de maïs est distribué deux fois par jour à la désileuse et repoussé deux ou trois fois par jour pour stimuler le déplacement des animaux. De l’enrubanné en libre-service au bout de la table d’alimentation complète l’apport de fourrages », détaille Bertrand Galodé, conseiller chez Triskalia. « Rapidement, l’apport de maïs grain broyé à l’auge a permis de remonter les taux et de soutenir l’état. Concernant le concentré de production, c’est une formulation spécifique adaptée au robot contenant notamment des arômes attractifs et de la biotine en faveur de la santé des onglons. »

Au final, si la production a été « boostée », le coût alimentaire n’a pas explosé : 100 € / 1 000 L avec le robot contre 95 € au-paravant. « Nous tablions sur une production de 750 000 L de lait en prix A. Au 31 mars 2018, après une première campagne complète en robot, nous avons livré 848 000 L à 42 de TB et 32 de TP », apprécient Elodie et Anthony Tardivel qui attendent un heureux événement pour bientôt. Pour profiter de cette naissance à venir, ils espèrent trouver un salarié compétent pour l’été capable de piloter leur système. « Car le robot, c’est une vraie aventure », terminent-ils avec le sourire.

L’approche de la repro ajustée

« Auparavant, nous avions tendance à inséminer 50 jours après vêlage. Avec l’augmentation de production des animaux, l’IAP tombait en plein pic de lactation. Le taux de réussite à l’IAP s’était naturellement dégradé à 39 %. Nous avons décalé la mise à la reproduction à 70 jours, voire même 100 jours pour les vaches à haut potentiel. Les choses sont revenues dans l’ordre : le taux de réussite après deux insémination est désormais remonté à plus de 70 %. »


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