Lallemand Animal Nutrition met à jour la carte du risque de stress thermique pour les truies en Europe et Asie. Les résultats indiquent qu’en été, les truies allaitantes pourraient passer de 23% à 90% de leur temps au-dessus du seuil de stress thermique (25°C), ce qui se traduirait par des baisses d’ingéré allant de 655 g à plus de 2 kg par jour et des risques bien au-delà de la période estivale.
Communiqué Lallemand du 25 mai 2018
Pourquoi évaluer le stress thermique ?
La thermo-neutralité des porcs se situe autour de 18°C. Leur système de thermorégulation rend les truies sensibles au stress thermique, et son impact s’accroît avec la taille de l’animal. Au-dessus de 25°C, les truies souffrent de stress thermique. La combinaison température chaude/ humidité cause nombreux problèmes physiologiques chez la truie, tels qu’une réduction des performances de reproduction et une réduction de l’ingéré, ce qui entraîne une baisse de la production de lait et une chute de croissance des porcelets.
Une enquête terrain
Pour évaluer la situation et l’impact du stress thermique en élevage, les données météorologiques ne sont ni suffisantes ni pertinentes pour les élevages hors sol. C’est pour cette raison que Lallemand Animal Nutrition mène chaque année des enquêtes en élevage. Des sondes de température sont placées dans des salles de maternité en Europe et en Asie pour enregistrer la température et l’humidité en conditions réelles d’élevage. Cette méthode a permis un calcul précis du temps passé quotidiennement en conditions réelles de stress thermique. En s’appuyant sur la littérature scientifique, ces données sont corrélées aux pertes d’ingéré théoriques.
Les résultats montrent qu’aucune région n’est épargnée des régions méditerranéennes, jusqu’aux Pays-Bas, et que le stress thermique ne se limite pas à l’été. Par exemple, en Allemagne, du stress thermique a été enregistré en octobre, ce qui s’est traduit par des pertes de performance, alors que la température extérieure était de 11°C en moyenne. Ainsi, le stress thermique ne concerne pas seulement la météo: les conditions d’élevage, l’environnement, le bâtiment et la conduite d’élevage entrent également en jeu.
[caption id= »attachment_35071″ align= »aligncenter » width= »720″] Enquête sur les risques de stress thermique dans les salles de maternité en Europe et Asie. Pourcentage du temps moyen quotidien passé au-dessus de 25 °C (stress thermique significatif) et estimation de la baisse d’ingéré associée (Lallemand Animal Nutrition, 2016-2018, données internes).[/caption]
Effets de la levure vivante
La nutrition peut aider les truies à faire face au stress thermique. En plus d’adapter la ration, les nutritionnistes ont à leur disposition certains additifs pertinents. Divers essais ont montré notamment les avantages d’équilibrer la microflore digestive grâce à l’action de la levure vivante. Récemment, le professeur Bruno Silva de l’Universidade Federal de Minas Gerais au Brésil a réalisé un essai avec la levure Saccharomyces cerevisiae var. boulardii CNCM I-1079 (LEVUCELL SB, Lallemand Animal Nutrition) chez les truies allaitantes.
Il explique: « Parmi les approches nutritionnelles pour faire face au stress thermique, une hypothèse est que, s’il était possible d’améliorer la santé intestinale et l’efficacité de la digestion, nous pourrions alors améliorer l’absorption des nutriments et ainsi la qualité du lait. Ainsi, nous avons conduit un essai avec la levure vivante S. cerevisiae var. boulardii CNCM I-1079. Nous avons observé de meilleures performances pour les truies ayant reçu la levure probiotique: les porcelets étaient plus lourds avec des poids au sevrage plus élevés. Le lait montre un profil d’acides gras plus élevé, indiquant que les porcelets bénéficiaient de l’amélioration de la fonction intestinale de leurs mères, via une meilleure absorption des nutriments et, par conséquent, une meilleure composition du lait. »
Les essais terrain sur des truies en maternité confirment ces effets: meilleur ingéré, moindre perte de poids en lactation, se traduisant par une augmentation du gain quotidien moyen des porcelets avant sevrage. Par conséquent, la levure vivante S. cerevisiae var. boulardii CNCM I-1079 pourrait représenter un outil efficace pour aider à réduire l’impact du stress thermique sur la production porcine en complément de stratégies de conduite d’élevage et de réduction de la chaleur dans les bâtiments.