« Si moins d’élevages investissent dans le bloc traite, ceux qui font le pas s’orientent davantage vers le neuf », résume Olivier Rosat à la lecture des dernières données du Crocit Bretagne qu’il anime. « Et l’option robot est retenue par beaucoup, même en occasion »
[caption id= »attachment_34425″ align= »alignright » width= »157″] Olivier Rosat, animateur du Crocit Bretagne.[/caption]
Pour l’année 2017, les chiffres du Crocit concernant les contrôles des installations neuves ou des rénovations importantes (Certitraite) montrent une baisse « significative de l’activité », autour de -14 %. « Face au contexte tendu des dernières années, il y a une baisse de l’investissement », analyse Olivier Rosat, animateur de la structure. « Le parallèle peut être fait avec le recul du nombre de dossiers PCAEA validés en élevage laitier : 360 en 2017 contre environ 500 en 2015 et 2016. Or, probablement la moitié des projets concerne au moins en partie l’installation de traite. »
Poussée du neuf
Depuis deux ans, en revanche, une tendance semble se dessiner : en proportion, la part des installations neuves progresse par rapport aux rénovations – extensions. « Corroborée par d’autres sources, j’observe que cette évolution est en lien avec la transformation rapide et profonde des structures agricoles. Dans le Finistère par exemple, le “litrage” des projets d’installation a doublé sur les dix dernières années. En 2017, sur ce département, 35 % se situaient à plus d’un million de litres de lait et 46 % à plus de 400 000 L par UTH… », rappelle le spécialiste. « Face à des projets importants ou très importants, synonymes de hausses de volume à produire très significatives, rallonger simplement la salle de traite existante ne suffit plus. » De plus en plus souvent donc, quand les éleveurs réorganisent leur site d’exploitation ou s’attaquent au chantier du bloc traite, « ils refont à neuf car pousser les murs a aussi ses limites ».
Le roto stagne, le robot galope
Parmi les 220 projets neufs contrôlés, « le robot reste omniprésent et concerne 54 % des installations. » 60 cas en monostalles pour 58 en multistalles. « De plus en plus de troupeaux de 80 à 120 vaches s’engagent en traite robotisée et réclament d’office deux box. À ce rythme, l’année prochaine, nous aurons contrôlé plus d’installations à deux stalles qu’à une seule. » Par ailleurs, les équipements en traite par l’arrière conservent une belle part de marché, de l’ordre de 20 % au même niveau que les systèmes en épi. « Avec 4 % des nouvelles installations en 2017 comme l’année précédente, les manèges de traite ne décollent toujours pas. Il est un peu surprenant qu’avec l’accroissement des troupeaux, nous n’observions pas le phénomène roto s’amplifier », fait remarquer Olivier Rosat. « La tendance était de dire que les rotos étaient plus souples que les robots. Mais en réalité, ils sont d’abord adaptés pour les très grands troupeaux, au-dessus de 200 vaches. Avec des effectifs plus restreints, les éleveurs n’ont pas tort de choisir de grandes installations classiques, en TPA ou en épi 50°, en 20 ou 24 places. »
Simple-équipement neuf et automate d’occasion
Concernant les installations en salle de traite (robots exclus) neuves, on constate une percée significative du simple-équipement : en 2017, environ 37 % des équipements ont été réalisés en système ligne haute (contre 20 à 25 % les trois années précédentes). « Depuis quelques années, cette solution s’est taillée une vraie part de marché. Des 12 à 14 postes pour la plupart, également répartis entre TPA et épi 50° », précise Olivier Rosat. Enfin, sur le marché de l’occasion (70 équipements recensés en Bretagne), la tendance remarquable est la place désormais prise par les robots : 34 % sur 2017 contre 20 % en 2016 et 24 % en 2015.