En construisant un poulailler neuf de 1 800 m2, Jean-Louis Thébaud doit dégager une marge poussin/aliment annuelle minimum de 62 €/m2 pour s’assurer un salaire de 800 € par mois, un objectif déjà atteint sur ses 3 premiers lots de volailles.
Après des années passées au volant de son camion sur les routes de France et d’Europe, Jean-Louis Thébaud s’est installé sur l’exploitation familiale à Saint-Jean-Brévelay (56). « Mon projet de construction d’un poulailler neuf de 1 800 m2 a mis 3 ans pour aboutir. Je suis aviculteur depuis le mois de mars 2017, en début d’année prochaine, au départ en retraite de mes parents, je reprends les deux poulaillers de 1 200 m2 et les 45 ha de cultures », témoigne l’éleveur. L’exploitation était spécialisée en dinde avant l’arrivée de Jean-Louis Thébaud sur l’élevage. « Mon poulailler de 90 m de long sur 20 m de large est destiné à la production de poulet lourd sexé avec la possibilité de faire de la dinde. »
Des longrines en PVC
Le poulailler de conception C-Line est en panneau sandwich intégral même sous toiture. « Les longrines sont en PVC, elles sont plaquées contre les panneaux sandwich des côtés et prises dans le béton sur 12 cm de profondeur. Ce matériau reste propre et est facile à nettoyer sur la durée. Par contre, il faut être prudent lors du curage du fumier au télescopique en allant au plus près de la longrine sans la toucher. J’utilise une balayeuse pour enlever le fumier en bordure des longrines », décrit Jean-Louis Thébaud.
L’aviculteur a investi 299 €/m2 (hors aides) dans la construction de son poulailler. Il a touché une aide PCAEA de la région Bretagne de 42 000 €, une aide ‘jeune installé’ de Sanders de 15 €/m2 et de 7 €/tonne de vif pendant 5 ans ainsi que 13 800 € de DJA. « Pour me dégager 800 € de salaire mensuel qui est le strict minimum de mon prévisionnel, je dois sortir 6 lots par an et réaliser 62 €/m2 de marge PA par an. Je suis à une moyenne de 11,26 €/m2 de marge PA sur mes 3 premiers lots, je dépasse donc déjà cet objectif minimum », déclare l’éleveur.
Un déflecteur de trappe pour maîtriser la veine d’air
Le 1er lot est sorti à 33 % de pododermatites pour les mâles, le 2e à 19 % et le 3e à 16 %. Le sol béton, la lumière naturelle apportée par les fenêtres et la brumisation étaient une évidence pour l’éleveur, tout comme le silo peseur pour vérifier le tonnage d’aliment reçu, anticiper les commandes d’aliment, connaître l’indice de con- sommation journalier et calculer le rapport eau/aliment consommé. Les fenêtres sont placées en partie basse du bâtiment, cela facilite le lavage lors du vide sanitaire. Les trappes d’entrée d’air ont aussi influencé ce choix.
« Les trappes doivent être positionnées à 1,80 m du sol minimum, ce qui laisse peu de place pour installer les fenêtres au-dessus. Ici la trappe est équipée d’un déflecteur qui est indispensable pour bien maîtriser la veine d’air à partir du moment où nous avons plus de 20 cm entre le haut du côté du mur et le haut de la trappe », explique Pascal Vicaud, technico-commercial chez Tuffigo Rapidex. La ventilation est bilatérale jusqu’aux 30 jours des volailles afin d’éviter de créer de la vitesse d’air. Cela passe ensuite progressivement vers du 100 % pignon. « Nous conseillons la ventilation bilatérale sur des poulaillers jusqu’à 20 m de large. Au-delà de cette largeur, il est préférable d’opter pour des cheminées associées aux turbines en pignon », conclut Pascal Vicaud.