Le directeur de la direction des territoires et de la mer fait un point sur les dérogations délivrées aux agriculteurs situés en zones conchylicoles.
« Nous établissons des dérogations pour l’épandage de fumiers et de lisiers en zone littorale sur les secteurs conchylicoles, mais sans autoriser tout et n’importe quoi », rappelle Philippe Charreton, directeur de la direction départemental des territoires et de la mer (DDTM), suite à la visite, fin mai dans le Finistère, de Sébastien Lecornu, secrétaire d’État à la transition énergétique. Avec 5 bassins versants concernés par des plans de lutte contre les algues vertes, le directeur a souhaité mettre fin à la rumeur selon laquelle les demandes pour ces épandages étaient accordées. « Ces dérogations émanent d’un échange poussé entre agriculteurs et conchyliculteurs. En 2015, nous avons réactualisé le protocole en place, qui concerne 177 élevages. C’est une activité économique qu’il faut accompagner », note Philippe Charreton.
Ce protocole prend en compte différents critères. Ainsi, une première sous-zone, d’une largeur de 50 m, interdit tout épandage. La bande littorale de 500 m en zone conchylicole « interdit aussi l’emploi de fumier de volaille, car le risque est fort. Les zones autorisées prennent en compte la distance entre la parcelle et la zone de production maritime, mais aussi la pente du champ. Nous délivrons automatiquement des préconisations, comme la création de talus, un enfouissement direct… Des contrôles sont réalisés tous les ans ». Sur les 10 000 ha concernés par ces restrictions sur le département, 3 900 ha ont obtenu des dérogations. Le protocole actuel donne l’impression que « l’ensemble des demandes sont acceptées, mais les agriculteurs établissent un choix en amont, en ne présentant pas les parcelles à fort risque ». En 2017, 10 demandes ont ainsi été instruites, et sur les 115 ha demandés, 90 ha ont été accordés. Si Philippe Charreton conçoit que « les algues vertes mourraient de faim auparavant, une eau riche en azote et en phosphore engendre des volumes importants. Les hivers froids et agités rendent moins fréquents ces volumes d’algues ».
Des baies favorables au développement des algues
Concernant la provenance de ces algues, le directeur de la DDTM estime qu’elle est « agricole, mais pas seulement. Sont aussi concernés les stations d’épuration, les stations de traitement non collectives. Nos baies sont aussi favorables à leur développement, avec des eaux peu profondes, qui se réchauffent rapidement », conclut-il.