Une visite des parcelles permet de repérer le stade et le type de flore présente afin d’affiner la stratégie de désherbage.
Premières gouttes de pluie depuis le semis. Un orage vient de déverser 6 mm en ¼ d’heure sur la parcelle d’Yves Joubreil à Goven (35) en ce lundi 28 mai. Le maïs semé le 14 mai ne semble pas avoir souffert de ce manque d’humidité. « La levée a été exceptionnelle en 6 jours », justifie le producteur. Il présente une bonne régularité et homogénéité avec la quatrième feuille pointante, pour les deux variétés présentes dans la parcelle.
Intervenir sur de jeunes adventices
Fumeterre, panic, renouée liseron… La terre noire après l’orage permet aussi de mieux distinguer les adventices qui émergent. « Le liseron des champs est aussi présent : on devrait en avoir plus cette année, car il aime la chaleur », précise Anthony Éon, technicien cultures Triskalia à Guichen (35), lors du tour de parcelle qu’il effectue avec l’agriculteur.
Après les orages annoncés, l’heure sera donc au désherbage en cette fin de semaine, pour profiter de l’humidité du sol au moment de l’application. « On n’a plus le droit à l’erreur. D’un point de vue économique et environnemental, on doit adapter nos traitements à la flore présente et agir vite, sur de jeunes adventices. On verra ensuite dans trois semaines, si des vivaces (en particulier le liseron) ont résisté et l’état des graminées qui lèvent plus tard. Car si j’attends, il va falloir intervenir avec de plus fortes doses, au risque de stresser le maïs », envisage Yves Joubreil.
[caption id= »attachment_35166″ align= »aligncenter » width= »720″] Semis du 7 mai, Sud Ille-et-Vilaine. Passage de houe rotative à 2 feuilles du maïs. Risque d’effet parapluie sur des chénopodes développés lors du traitement chimique cette semaine. Binage prévu vers 10-12 feuilles.[/caption]
Un semis plus profond
Avec une part du maïs (20 ha) qui décroît dans la rotation, l’éleveur a pris plus de temps à la préparation du sol. « C’est un des plaisirs de notre métier : essayer de nouvelles pratiques, se remettre en cause tous les ans et voir en quelques jours le résultat de notre travail quand le maïs germe… », se réjouit-il. La parcelle semble assez propre. « Le précédent couvert a fait son travail », observe l’éleveur. Mais de nombreuses plantules sous les mottes n’attendaient que la pluie pour se développer. Cette année, une modification dans la préparation du sol a provoqué ces mottes. « Après le labour, j’ai passé un rouleau Cambridge et un outil à dents au lieu de la herse rotative », décrit le producteur. Si les mottes sont présentes, la terre est souple et fine sur le rang. « Et ces derniers semis après la mi-mai ont aussi bénéficié des erreurs des semis de début mai. Dans le secteur, les semis plus profonds lèvent de manière plus homogène, profitant d’une terre plus fine et plus fraîche. Les autres manquent d’eau ou ont du mal à lever entre les mottes », observe le technicien.
Dans la parcelle, le semis a en effet été effectué à 5 cm. Un comptage du nombre de plants levés sur 13,33 mètres permet de vérifier la densité : 99 plants ont levé avec régularité, soit 99 000 graines levées sur les 102 000 grains semés/ha. « La perte est plus forte dans le sec où le maïs n’a pas levé », relève le producteur.