Les premières pyrales ont été piégées en Bretagne en début de semaine. Les luttes contre ce ravageur ont été expliquées lors d’une journée technique, organisée par Triskalia, à Campel (35).
Ça y est, elles arrivent en Bretagne. Elles ont été piégées en début de semaine sur les secteurs de Saint-Senoux (35), Bignan et Naizin (56). Ces papillons vont pondre des œufs sur les faces inférieures des feuilles de maïs.
Un des principaux ravageurs du maïs
La pyrale, Ostrinia nubilalis, est l’un des principaux ravageurs aériens du maïs : en parasitant la plante, la larve fait d’importants dégâts qui conduisent à des pertes de rendement pouvant atteindre 20 q/ha ou 1,5 t MS/ha. La pression sera-t-elle plus forte qu’en 2017 ? Les attaques discrètes en cette fin juin ne permettront hélas de voir les dégâts qu’en septembre prochain… Ce sont les larves qui sont nuisibles : elles creusent des galeries dans les tiges et peuvent aussi attaquer plus tard les épis. Ces galeries provoquent une casse plus ou moins précoce de la tige et une éventuelle chute de l’épi si les pédoncules sont atteints par l’insecte. Les blessures causées par la pyrale sont également une porte d’entrée pour les maladies telles que les fusarioses.
[caption id= »attachment_35627″ align= »aligncenter » width= »720″] Chrysalide et larve de pyrale dans des débris issus d’une parcelle d’orge adjacente à celle de maïs, à Campel (35).[/caption]
Une intervention rapide et efficace
Quel que soit le stade du maïs, c’est au début des vols nocturnes des pyrales qu’il convient de cibler une bonne efficacité. -La 1re solution consiste à « appliquer : L’insecticide Coragen®, à raison de 125 ml/ha, lorsque 30 % du pic de vol est atteint 3 l pénètre très vite dans la plante », mentionne la firme FMC, lors d’une rencontre technique Triskalia, mardi 19 juin, sur une plate-forme d’essais variétaux à Campel (35). C’est un des produits les plus efficaces tout en respectant les auxiliaires. La solution permet de limiter les dégâts en contrôlant les stades œuf et larve de ces ravageurs foreurs. Compter 50 €/ha l’intervention (produit plus passage pulvérisateur).
Et pourquoi pas la lutte biologique l’année prochaine ?
[caption id= »attachment_35625″ align= »alignright » width= »225″] Piège qui attire certains insectes nocturnes par une source lumineuse. Il est muni d’un bac de rétention comprenant une plaquette insecticide pour conserver les papillons capturés.[/caption]
Il existe aussi une méthode alternative. Certains l’ont testée, d’autres vont l’essayer cette année. Ce sera peut-être vous l’année prochaine… Mais il faut y penser à l’avance en anticipant les commandes de trichogrammes. « Cet insecte parasitoïde tue dans l’œuf la future chenille de pyrale. Il faut donc intervenir précocement dans le cycle du ravageur, systématiquement au début du vol, pour que le parasite soit prêt au stade œuf de la pyrale », insiste Emmanuel Cosson, de la société De Sangosse.
Les trichogrammes seront donc délivrés la semaine prochaine. Ils devront être répartis dans les parcelles de maïs les jours suivants : deux techniques sont possibles pour la pose soit manuellement ou bien par drone. Avec sept stades d’émergence sur les plaquettes (30 plaquettes /ha) ou dans les capsules (100 unités/ha), les éclosions sont régulières dans le temps. Compter un coût similaire à la solution précédente (Trichogrammes et pose par drone). Les deux techniques (biologique et chimique) ont une efficacité d’environ 21 jours. Le passage d’un stade œuf au stade larvaire est en général de 15 jours. Mais l’année passée, avec des températures fin juin de 30 °C, ce délai s’est réduit à 5-7 jours. De fortes températures sont annoncées en début de semaine prochaine, elles pourraient accélérer de la même façon le cycle et rendre urgent toute intervention.
L’agronomie à la rescousse à l’automne
Plus on laissera de larves dans les parcelles à l’automne, plus on aura potentiellement des papillons en juin suivant. En effet, les résidus des maïs parasités par ces chenilles en ce début d’été, conserveront le ravageur sous forme de chrysalide et entretiendront la présence du ravageur sur le secteur. Aussi, pour ne pas laisser la pression augmenter sur un territoire, en cas de parcelle atteinte cette année, il faut mettre en place des solutions agronomiques à l’automne. Ne comptez pas sur le froid pour limiter la pression : les larves de pyrales peuvent résister à des températures de – 25 °C. Réaliser un broyage très fin des tiges afin de limiter la survie des larves (broyeur + outils à disques) et envisager un travail le sol, même superficiel.