De nombreuses alternatives au concentré azoté existent pour la finition des femelles : ensilage d’herbe, enrubanné de luzerne ou de trèfle violet et pâturage de printemps ont été testés à Mauron.
Un essai réalisé à Mauron (56) en 2014 et 2016 a montré l’intérêt d’utiliser de l’ensilage d’herbe pour remplacer le correcteur azoté à partir d’un prix de soja de 450 €. Deux régimes différents ont été comparés en génisses charolaises : maïs ensilage + tourteau de soja et 1/3 maïs ensilage + 2/3 d’ensilage d’herbe. « Le lot témoin maïs – soja a été rationné de manière à obtenir des croissances de 1 000 g/j en moyenne », précisent les responsables de l’essai. « Des croissances et carcasses identiques ont été observées. » L’ensilage d’herbe peut donc être utilisé pour des animaux à forte capacité d’ingestion (Charolaises, Limousines…). Il doit toutefois être de bonne qualité, sachant qu’elle est variable d’une année sur l’autre : 36 % de MS, 14,3 % de MAT, 0,86 UFV/kg MS en 2014 à Mauron – 46 % de MS, 13 % de MAT, 0,89 UFV en 2016.
Par ailleurs, cette alternative est plus intéressante avec de l’herbe issue de prairie de fauche, plutôt que de dérobée. Le coût des fourrages produits à Mauron est de 42 €/t MS pour l’ensilage de maïs (11,5 t MSU/ha), de 70 € pour l’ensilage issu de prairie (3,5 t MSU/ha) et de 76 € pour l’ensilage de dérobée (3,5 t MSU/ha). Autre essai réalisé sur 2016 et 2017 : de l’enrubanné de luzerne ou de trèfle violet sur des génisses charolaises (1/2 maïs – ½ enrubannage). « Les résultats en durée d’engraissement et poids de carcasse (430 kg) sont identiques par rapport à un régime maïs/foin/soja. Avec un soja à 400 €/t, le coût alimentaire de ces alternatives devient intéressant. »
Par contre, la surface consommée par génisse augmente de 5 à 6 ares. « Avec une valorisation de ces surfaces en cultures de vente à 700 € de marge brute/ha, le surcoût revient à 5 ct/kg de carcasse pour la luzerne et à 10 ct pour le trèfle violet. » Point positif et dans l’air du temps, ces différents régimes permettent d’obtenir une autonomie alimentaire totale, aussi bien en énergie qu’en protéines. En Blonde d’Aquitaine, une conduite plus autonome a également été testée, avec seulement 45 kg de concentrés sur la vie de l’animal, soit 350 kg de moins qu’en système classique. Des poids de carcasse élevés ont été atteints (490 kg) mais sur 32 mois d’élevage, contre 30 mois pour le lot classique. « Le coût alimentaire a été réduit de 76 € par génisse. Cependant, 13,5 ares supplémentaires par animal ont été nécessaires. En valorisant ces surfaces (700 €/ha), la marge des deux conduites est similaire. Enfin, la finition au pâturage sans concentré est possible en races limousine et charolaise. « En Blonde d’Aquitaine par contre, la complémentation est nécessaire au pâturage. »