« Alors que la demande baisse aux États-Unis, en Égypte, en Europe, toute l’Asie achète plus de viande, même si, ramenée à l’habitant, la consommation est encore faible. », précise Philippe Choteau, économiste chez Idele. Sous-entendu le potentiel de volumes futurs semble très important. « + 6 % en Chine et au Japon en 2017, + 3 % en Corée du Sud… La consommation de viande bovine croît d’ailleurs beaucoup plus vite que celle de porc ou de poulet. » Plus chère que le mouton La production est pourtant bien présente dans l’empire du milieu. La majorité de l’offre sur le marché vient du marché local : 7,26 millions de tec pour tonnes équivalent carcasses (+ 1 % en 2017, + 10 % sur 10 ans). « Le cheptel a beau se réduire, l’engraissement se professionnalise, les abatteurs investissent avec l’appui de l’étranger. Le poids des carcasses a beaucoup progressé. Les deux dernières années de décapitalisation de la filière laitière chinoise ont aussi fourni de la marchandise », détaille Jean-Marc Chaumet, d’Idele. Le bœuf est, depuis 2015, la viande la plus chère en Chine devant le mouton, alors que les prix du poulet et du porc sont en baisse. Un Chinois consomme en moyenne 7 kg de viande bovine par an contre 23 kg en France. Soit une consommation globale de 9,6 millions de tec à l’échelle du pays, dont 20 à 25 % provenant de l’étranger. Les deux tiers venant de la zone Mercosur (Brésil, Uruguay, Paraguay, Argentine). Mais la structure du marché de l’import évolue : « En 2016, 40 % de la viande sont passés par Hong-Kong. En 2012, c’était 80 %. La Chine continentale est de plus en plus livrée directement. » Le marché est également caractérisé par une grosse proportion de « gris », comme l’appellent les…
La Chine a faim de viande bovine