La mouche tueuse est-elle arrivée en Bretagne ?

La mouche Wohlfahrtia magnifica, présente dans Sud-Vienne et Nord-Charente provoque des myiases aux caractéristiques différentes des symptômes provoqués par Lucilia sericata.

[caption id= »attachment_35488″ align= »alignright » width= »189″]Wohlfahrtia magnifica. Wohlfahrtia magnifica.[/caption]

Le mouton, avec sa laine, est particulièrement disposé aux myiases, infections provoquées par la ponte des mouches. Deux mouches provoquent ces maladies sur les ovins dans l’Hexagone : Lucilia sericata, responsable des myiases classiques, et Wohlfahrtia magnifica qui constitue une nouvelle menace. Cette dernière était présente jusqu’à ces dernières années dans les massifs montagneux. Elle s’est implantée depuis 2012 dans la plaine de la Vienne et de la Charente et son territoire s’étend chaque année.

Des myiases très agressives

Les larves carnassières de cette mouche, sont à l’origine de son titre de « mouche tueuse » par les éleveurs. Seraient-elles à l’origine de myiases découvertes au niveau des onglons de brebis la semaine dernière en Bretagne ? Des analyses vont être réalisées et permettront peut-être de définir quelle mouche est à l’origine de ce premier cas de myiase cette année, à l’origine de la première alerte régionale lancée par SMS par le GDS Bretagne. Wohlfahrtia magnifica est très agressive. Son lieu de ponte n’est pas la laine. Cette mouche d’extérieur pond des larves infestantes aux abords des orifices naturels, dans l’espace interdigité entre les onglons, sur les plaies ou zones délainées.

Elle atteint surtout les ovins au niveau des onglons et de la vulve. Mais les bovins sont aussi des hôtes potentiels ; des cas ont été observés dans la Vienne en 2016. « Ces asticots, un peu plus gros que ceux de Lucilia sericata, atteignant plus d’1 cm de long et 2 mm de diamètre, légèrement recouverts de duvets, s’implantent en groupe perpendiculairement à la plaie. Fixés profondément dans les chairs, les asticots sont responsables de lésions en « galeries » et sont plus difficiles à enlever », décrit François Guillaume, vétérinaire conseil au GDS Bretagne.

Surveillance accrue

La stratégie de lutte repose sur une surveillance accrue en cette période estivale à risque et à une rapidité d’action en cas de problème. « Si vous êtes confrontés à ces symptômes de myiase, faire remonter l’information au GDS permettra d’identifier de quelle mouche il s’agit, de mettre en place le protocole de soins adapté avec votre vétérinaire et de lancer les alertes pour une meilleure réactivité sur un territoire donné ». En cas de pose d’éponges, garder les animaux en bâtiment, surveiller les boiteries et examiner les animaux avant un éventuel achat, d’autant plus s’ils viennent d’une zone infectée.


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