Le syndicat Normande 35 a commencé à commercialiser des animaux en restauration collective locale. Producteurs, transporteurs, abattoirs, consommateurs se sont tous mis autour de la table pour la construction de cette filière.
[caption id= »attachment_35738″ align= »alignright » width= »158″] Roger Brault, Président de Normande 35[/caption]
« Face aux importations massives prévues dans les échanges mondiaux votés par l’Europe (Mercosur, Canada…) et alors que le Gouvernement travaille actuellement sur les États généraux de l’alimentation (EGA), Normande 35 a entrepris une démarche de certification », a annoncé Roger Brault, lors de l’assemblée générale du syndicat le 19 juin sur le Gaec Renaudin à Cintré. « Éleveurs d’une race locale française réputée pour la qualité de ses produits – lait et viande – nous ne pouvions pas rester les bras croisés. Plus de 60 % de la viande négociée par la restauration hors domicile (RHD) est importée », a aussi précisé le président de Normande 35. Et le Gouvernement a annoncé un objectif de 50 % de produits bio, de qualité et locaux d’ici 2022 dans les cantines scolaires.
Cerner les attentes
Accompagnés par la Chambre d’agriculture et soutenus financièrement par la Région, le Département 35 et la Collectivité Eau du bassin rennais, les éleveurs normands ont commencé par réaliser une enquête auprès de sociétés de restauration collective, de grossistes et d’abatteur pour cerner leurs attentes. La filière s’est construite autour d’acteurs moteurs – trois grossistes et un abatteur. Le comité de pilotage impliquant 5 éleveurs a participé à 18 rendez-vous et 8 réunions sur 6 mois. Un travail considérable…
Qualité et respect du budget
« La Normande a des atouts de qualité de viande avec son persillé, sans être aussi chère que les races à viande pure. Elle s’inscrit bien dans les filières RHD qui ont un budget à respecter », expliquent les éleveurs du Comité de pilotage. « Le pâturage est aussi mis en avant. » Ce sont des animaux de conformation O = au minimum, de note d’engraissement 3 et de plus de 360 kg de carcasse qui sont ciblés. D’ores et déjà une dizaine d’animaux ont été écoulés dans cette filière, avec une plus-value pour les éleveurs.
Quelles sont les clés de réussite d’une telle démarche ? « Il faut être à l’écoute des besoins des clients, entretenir des contacts réguliers entre éleveurs et autres maillons de la filière, construire un prix partant de la production agricole et communiquer sur l’origine, les pratiques d’élevage et le juste prix au producteur », concluent les responsables, enthousiastes.